Un ancien responsable des shebabs tente de se lancer en politique. Jeudi 5 octobre, Mukhtar Robow, ex-numéro 2 du groupe islamiste, s’est déclaré candidat pour devenir président de la région du Sud-Ouest, en Somalie, dont l’élection est prévue le 27 novembre. Mais le gouvernement n’a pas validé sa candidature.

Dans un discours prononcé jeudi 4 octobre à Baidoa, Mukhtar Robow a expliqué « avoir été sollicité par des habitants et des intellectuels ». « Si Dieu le veut, nous gagnerons l’élection et la paix l’emportera », a-t-il déclaré devant ses partisans.

Une annonce qui suscite la polémique. Mukhtar Robow est l’un des pères-fondateurs des shebabs. Il a aussi été porte-parole et numéro 2 du groupe terroriste. Pour autant, il avait plusieurs fois suivi une ligne relativement modérée au sein du mouvement, critiquant notamment le meurtre de civils. En 2013, il avait même défié le leader du groupe, Ahmed Abdi Godane, entraînant une violente guerre interne.

En 2017, les Etats-Unis avaient annulé la récompense qu’ils étaient prêts à payer pour obtenir sa capture. Deux mois plus tard, Mukhtar Robow se rendait aux autorités.

Depuis, sans jamais exprimer de remords, le terroriste repenti tente de redorer son image. Il a par exemple donné son sang après l’attentat d’octobre 2017 dont il a dénoncé la cruauté.

« Il connaît les secrets des shebabs. S’il devient leader politique, cela pourrait affaiblir le mouvement », explique un chercheur. Mais pas certain que Mukhtar Robow aille au bout de son projet. Jeudi, le ministère de l’Intérieur a rejeté sa candidature, expliquant qu’il était toujours sur la liste d’Interpol. Malgré tout, l’ex-insurgé a quand même tenu un premier meeting dans son fief de Baidoa.

RFI