Dans sa réflexion sur la situation sociopolitique que vit le pays, Mohamed Ag ASSORY estime que ce qui s’impose, ce n’est pas un changement de régime, mais un changement total de la classe politique ; d’autant plus qu’on ne résout pas un problème avec ceux qui l’on créé.
La situation du pays est alarmante, tous les voyants sont au rouge. S’il est vrai que l’on ne peut continuer ainsi, il va sans dire que les alternatives proposées çà et là ne seront pas aussi salvatrices qu’on le croit. N’allons pas vite en besogne.
Ce n’est pas un changement de régime qui s’impose, mais un changement total de la classe politique. Mieux, pour être complet, j’irais plus loin pour dire que c’est un nouveau Malien qu’il nous faut pour réellement créer ce nouveau Mali qui nous fait rêver tous.
L’échec du régime actuel s’illustre par le fait même que ce dernier n’arrive même à se défendre lui-même et maintenir le pouvoir qu’il a conquis. On ne peut pas mieux dire en termes d’échec. Mais ne jetons pas l’eau de bain avec le bébé. Le Président de la République est une institution, tout changement qui ne respecte pas le schéma légal ne nous fera que reculer dans le mauvais sens.
L’argument selon lequel la suite (d’une démission générale) sera gérée de façon consensuelle est insensé. Sur quelle question la classe politique a une seule fois fait consensus? Cette crise, si on n’y prête pas l’attention nécessaire et le diagnostic désintéressé, risque de nous enfoncer encore plus. Inutile de faire le long point sur l’état du pays.
Il est également illusoire de penser qu’une partie de la classe politique ; qui est autant responsable que le régime des maux qui nous rongent; se cache sous la couverture du Peuple pour prétendre apporter un changement avec une baguette magique.
Cette nauséabonde classe politique est autant comptable que le régime en place qui n’est que son émanation directe. Pour apporter son changement, cette dernière n’a pas hésité à créer une opposition dans la majorité et une majorité dans l’opposition.
Tant que la classe politique actuelle survivra, elle perpétuera la même valse qui assassine toute volonté du peuple qui aspire à un changement en profondeur. Si changement il y aura, il doit se faire sans ceux-là qui ont aidé à créer le problème. Sinon, nous serons dans un éternel recommencement.
Il est suicidaire de penser également que des individus ayant porté haut la mauvaise gouvernance pendant plus de vingt ans se retrouvent du jour au lendemain en chantres des bonnes pratiques.
Sans être dans les secrets, le schéma qui se dessine pour la résolution de la crise politique en cours sera une énième fourberie, déguisée en entente entre la classe politique au détriment du pauvre peuple. En continuant avec cette même classe politique, pauvre il est et pauvre il demeurera!
Mohamed Ag ASSORY
INFO-MATIN