Dans la localité de Ténenkou, la situation sécuritaire reste toujours préoccupante, après deux affrontements intercommunautaires en moins de deux mois ; suivis d’une attaque, lundi dernier, de groupes armés non encore identifiés. De crainte que les djihadistes ne profitent de la situation confuse qui prévaut dans la localité pour s’installer dans la durée, des responsables locaux plaident pour un retour rapide de l’administration dans la zone où elle est encore absente.
Après les affrontements intercommunautaires qui ont fait en début de semaine, 7 morts et 7 blessés, la ville de Ténenkou a été, hier encore, le théâtre d’attaque armée de la part de groupes non encore identifiés.
En effet, selon des sources locales, des hommes armés non encore identifiés ont tenté d’attaquer lundi des forains dans les environs des localités de Dioura, Kologri et Sirakoro, dans le cercle de Ténékou.
Nos forces armées et de sécurité, présentes dans le secteur, ont riposté. Il s’en est suivi des échanges de tirs, indique-t-on. Le bilan de l’attaque est d’un mort et un blessé.
Cette attaque est intervenue alors que des efforts sont en cours pour déployer 250 hommes pour renforcer les soldats déjà déployés, depuis samedi, en vue de faire face à la situation sécuritaire.
Au fait, le chef d’état-major des armées, le Général Didier Dakouo, sur place dans la localité de Tigréssinadji, était allé faire le diagnostic de la situation, sur le terrain en vue de déployer une force d’interposition et présenter ses condoléances aux familles des victimes des heurts survenus, samedi entre Bambaras et peulhs.
Lors de cette visite, le chef d’état-major a rassuré les populations et annoncé qu’une force d’interposition, composée de près de 250 hommes, sera bientôt déployée dans les communes de Ténenkou pour renforcer les soldats déjà déployés, depuis samedi.
Par ailleurs, faut-il souligner, le calme est revenu dans les villages de Dioura, Kologri et Sirakoro, après les échanges de tirs entendus lundi dernier, rapportent les sources locales.
Selon des sources administratives locales, ces affrontements ont fait un mort et un blessé. En effet, les fusillades ont fait suite à l’attaque d’hommes armés contre des forains qui se trouvaient entre le village de Dioura, Kologri et Sirakoro. Ces violences ont été précédées par des affrontements intercommunautaires entre Bambaras et Peuls de ces localités.
Sur place, la population réclame le retour de l’administration et des forces de sécurité absentes depuis longtemps dans certaines communes.
D’ailleurs, certaines notabilités locales n’hésitent pas d’affirmer que c’est « l’absence de l’autorité de l’État qui favorise la multiplication d’affrontements interethniques dans le cercle de Tenenkou ».
Les populations signalent dans la zone, la présence de groupuscules de djihadistes qui infestent la zone.
Le week-end dernier, un élu du cercle n’a pas écarté la possibilité d’un embrasement de la zone par des groupes terroristes.
Pour le Préfet de Ténenkou, le déploiement d’une force d’interposition est essentiel, vue la situation délicate que connait le cercle. Mais également, un dialogue entre les différentes parties reste essentiel.
Pour Makan Doumbia, si ce projet d’interposition de militaires entre les populations civiles arrivait à aboutir, ‘’ça serait un acte très important’’. Cependant, ‘’il y a lieu quand même d’ouvrir une certaine passerelle pour les négociations», a-t-il conseillé.
Les responsables de l’Association pour le développement du cercle de Ténenkou attribuent, sans nul doute, les tensions actuelles à la crise de 2012.
Selon son président, Temoré Tioulenta,, certaines localités ont été délaissées. Pour lui, il faut impérativement une base militaire à Dioura.
Pour Temoré Tioulenta, qui s’est confié au Studio Tamani : « Le Mali c’est un pays meurtri depuis déjà 2012. Et ce qui s’est passé à Ténenkou, s’est passé quelque part dans d’autres localités du Mali. Il est difficile d’avoir la paix dans une partie du Mali sans que ça ne soit l’ensemble du Mali qui soit en paix. Les conflits interethniques sont aussi d’un peu partout. Mais pour ce qui est arrivé ces derniers temps, d’abord le 1er mai à Malemana et à Falada, c’est le village où ces affrontements ont eu lieu le weekend, il faut adosser ces événements à la crise. De quoi s’agit-il ? La crise sécuritaire au Mali a touché l’ensemble du Mali d’une façon ou d’une autre. Mais il est arrivé que dans son traitement, il y a eu une attention plus dans une certaine partie du Mali qui d’une façon ou d’une autre n’était pas forcément plus affectée que la bande, disons entre Goundam et Niono. Il faut absolument une base militaire. C’est Dioura, plus précisément, en son temps depuis le 18 janvier, il n’y a pas eu de base militaire à Dioura. Donc, étant donné que nous savons ce qui se passe sur la frontière mauritanienne, c’est aussi Nampala, c’est à côté, cette bande-là n’a pas été sécurisée à hauteur de risque ».
Par Sidi Dao
Source: info-matin