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Situation sécuritaire au Sahel : Des organisations internationales demandent le renforcement de la protection des civils

Alors que se réunissent à Pau le 13 janvier 2020, les principaux acteurs de la réponse militaire apportée aujourd’hui au conflit au Sahel, Action contre la faim (Acf), le Conseil norvégien pour les réfugiés (Nrc) et Oxfam, interpellent sur le manque de protection des civils et l’insuffisance de l’aide humanitaire apportée aux populations.

 

Le débat sur l’efficacité et la légitimité de l’opération française au Sahel ne doit pas occulter le manque de protection dont souffrent les populations civiles, prises en étau entre les groupes armés, les milices et les forces de sécurité nationales ou internationales.

«Tous acteurs confondus, les réponses militaires au Sahel en cours font autant partie du problème que de la solution. Au Mali 80 000 des personnes déplacées en 2019 déclarent avoir fui suite aux opérations militaires. Nous demandons donc de mettre la protection des populations au cœur du débat au Sahel », interpelle Maureen Magee, directrice régionale du Nrc.

Face à la gravité de la situation, les différents acteurs politiques et militaires doivent avant tout prendre leurs responsabilités envers les populations civiles et opérer un virage vital en commençant par garantir le respect du Droit international Humanitaire afin de contribuer à la protection de toutes les populations sans discrimination.

«Tout en renforçant impérativement la réponse humanitaire d’urgence, les Etats doivent également dans la mesure du possible soutenir des solutions durables pour les déplacés, la mise en place et le bon fonctionnement de la justice et des services sociaux de base », lit-on dans un communiqué reçu au Journal de l’économie malienne (Lejecom). « Les déplacements massifs, plus d’un demi-million de personnes en 2019, ont contribué à multiplier quasiment par trois, par rapport à l’année passée, le nombre de personnes en insécurité alimentaire et nutritionnelle sur la zone du Sahel central », déplore Mamadou Diop, le Représentant Régional d’Action contre la Faim.

Au Burkina-Faso, Victorine témoigne : « nous n’avons pas d’accès à l’eau, nous n’avons pas d’abris, plus aucune ressource, je ne peux pas manger tous les jours, sans aide humanitaire je ne peux pas subvenir aux besoins de ma famille ».

Malgré les investissements massifs dans les interventions militaires au Sahel, ajoute la même source, les violences n’ont fait que croitre en 2019, année qui s’est tragiquement terminée avec le massacre d’Arbinda, la veille de Noël, causant la mort de 35 civils, dont 31 femmes. « Il semble évident qu’une réponse uniquement militaire ne fonctionne pas, il faut regarder la réalité en face et explorer et investir de manière conséquente dans des solutions non- militaires, avec et pour les communautés affectées, et se mobiliser d’urgence pour répondre aux besoins humanitaires qui explosent », conclut Adama Coulibaly, Directeur Régional d’Oxfam. En 2019, les plans de réponse humanitaire n’ont été financés qu’à 50%.

Adou FAYE

Lejecom

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