Depuis quelques jours maintenant, la présence remarquable du premier Ministre Oumar T.LY sur l’arène politique, est devenue le sujet de conversation prisé des Maliens. Son engagement inattendu au cours de la semaine dernière auprès du parti au pouvoir(R.P.M), lors des journées parlementaires, donne certainement, quelques sueurs froides à des observateurs moins convaincus de la bonne intelligence que pouvait entretenir le Président IBK avec son Premier Ministre. Au regard de la tournure des événements et du discours politique, tout ou presque prouve que le Président de la République n’est pas prêt pour mettre sur la touche son P.M connu tant par sa grande maitrise des dossiers, sa méthode que par sa discrétion.
Il aura fallu attendre cinq mois, tout au moins, pour que le successeur de Django Sissoko à la primature levât un coin du voile sur son appartenance politique. L’homme est parti avec le parti au pouvoir. Sa présence en bonne place, lors des journées parlementaires du Rassemblement Pour le Mali (R.P.M.) a fait couler beaucoup d’encre et de salive comme s’il lui était interdit de piocher dans le champ politique. Pourquoi ne pas s’afficher ? Surtout pour un jeune cadre qui bénéficie de la confiance d’un Président, le mieux élu de l’histoire démocratique du Mali. Il faut se donner, se battre et à cœur joie !
En effet, le Président Ibrahim Boubacar KEITA nourrit une considération sans faille à l’endroit de son Premier Ministre. Ils vivent en bonne intelligence contrairement à ce que certaines mauvaises langues véhiculent dans le seul intérêt de faire mal. Pas plus tard que fin décémbre, l’on se rappelle encore et de fort belle manière la chandelle due au Premier Ministre par le Président IBK. Oui, une belle et excellente occasion pour qu’il lui réitère toute sa confiance devant Dieu et les Hommes.
Le technocrate auprès des députés RPM
Oumar T.LY, puisqu’il s’agit de lui, Premier Ministre depuis quelques mois, est actuellement sur une courbe politique qui le mènera loin au regard de la démarche politique responsable adoptée depuis sa présence à la Primature.
Nommé Premier Ministre le 5 septembre 2013 par le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita, Oumar Tatam Ly était certainement peu connu du public notamment sur l’arène politique à l’image d’un Dr Choguel Maiga, Me Mountaga Tall ou encore un Soumana Sako.C’était justement ce qu’on lui reprochait à tort ou à raison. Mais, grâce à l’abnégation, à la discrétion et à sa méthode dont il a le secret, le jeune Premier Ministre est parvenu à se mettre aujourd’hui, à l’abri de l’anonymat qui le couvrait au lendemain de sa nomination à la Primature.
Aujourd’hui, la figure du technocrate de la Primature auprès des députés R.P.M se mue considérablement en une figure politique qui pourrait donner du fil à retordre à quelques uns. Une forte influence en marche de l’Exécutif qui, permettrait au Président de République de jouer plus facilement ses cartes à l’Assemblée nationale et de réussir son premier mandat. C’est dire que le Premier Ministre Oumar Tatam Ly, avec son engagement, prépare non seulement son avenir politique, mais également agit pour donner plus de voix, plus de confiance et de stabilité politique à la majorité présidentielle.
Remaniement en perspective
Du sang neuf dans le gouvernement. Après les élections législatives de novembre et décembre 2013, on retient que le Parti au pouvoir(RPM) a obtenu la majorité des 147 sièges à l’Assemblée Nationale. Mais une nouvelle recomposition de l’équipe gouvernementale s’impose afin de prendre en compte la représentativité des forces politiques qui constituent la majorité présidentielle et parlementaire.
Déjà certains voient comme un poisson dans l’eau la tête du Premier Ministre Oumar Tatam LY. Il sera de toute évidence qu’ils réviseront leurs copies dans les meilleurs délais. Comment le Président IBK peut –il mettre à l’écart quelqu’un qui bénéficie de toute sa confiance et qui sans fanfaronnade se concentre sur les dossiers brulants de l’heure à la tête du Gouvernement.
Pour l’instant, pas question de vendre la peau du lion sans l’avoir abattu. Il faut savoir attendre son heure.
Moussa Wélé DIALLO
SOURCE: L’Agora