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Situation politico-sécuritaire : Comment va le Mali ? Il n’y a plus d’Etat

L’apparition de démocrates sincères et  convaincus sur la scène politique a mis au régime sec notre économie. Ce fut un pillage du patrimoine, donnant lieu à la mort programmée de l’Etat malien. En moins de vingt (20) ans tout a été privatisé. Les privés ont pris le relais au Gouvernement avec la complicité de cadres apatrides. D’où cette phrase célèbre du Président de la République IBK : «Le Mali est un pays en reconstruction».

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Le Programme d’ajustement structurel (PAS) a fermé la quasi-totalité des sociétés et entreprises appartenant à l’Etat. Du coup, il a mis à la retraite forcée plusieurs travailleurs. Certaines sociétés ou entreprises fermées ont repris sous forme d’une  autre dénomination crée et gérée par des privés ou sous forme de sous-traitance par des filiales étrangères. Là n’est pas le mal, mais lorsque ces filiales étrangères opèrent pour le compte de nos dirigeants cupides, cela s’appelle la délinquance financière.

Le nombre d’entreprises disparues au Mali n’a fait que des riches. Dans un tel système de gouvernance, les scandales sont permanents. Nous en citerons un parmi  les plus exemplaires. La vie économique de ce grand pays est ponctuée de gigantesques escroqueries sur lesquelles la lumière est rarement faite.

 

ASAM : Vous connaissez ?

C’est une Société créée par Alou Tomota et Moussa Mary Coulibaly pour gérer les activités d’assistance au sol des avions à l’aéroport de Sénou (Bamako). Suite à la liquidation d’Air Afrique, le Gouvernement du Mali a repris les activités d’assistance au sol des avions dont la gestion a été confiée à un partenaire technique et financier (Europe Handling Mali).

Des tentatives de confier cette activité à l’ASECNA d’abord  en 2002 et à Air Mali-SA ensuite du 26 août au 31 octobre 2002 se sont révélées infructueuses. Pour combler le vide, le département de l’Equipement et des Transports a décidé de gérer ces activités sous forme d’une régie nommée RAGAAE (Régie administrative de gestion de l’activité d’assistance en escale), décision no 02-003 MET-SG du 21 novembre 2002.

La gestion de la RAGAAE s’est révélée performante, la régie a pu faire face au fonctionnement courant des activités d’assistance au sol des avions, mais elle a dégagé des ressources qui ont permis de payer :

– la participation du Gouvernement du Mali au capital de la Compagnie aérienne du Mali (CAM) d’un montant de 600.000.000 FCFA

– la participation en numéraire au capital de l’ASAM de 190.300.000 FCFA.

– la liquidation des droits des agents de l’ex-Air Afrique et Air Mali à 1.633.688.603 FCFA ayant servi à enclencher le processus de rachat de l’immeuble Air Afrique par le gouvernement du Mali.

Au total la Régie administrative de gestion de l’activité d’assistance en escale (RAAGAE) a payé pour le compte de l’Etat 3.110.317.160 FCFA entre 2003 et 2006. Malgré cette performance, le département de l’Equipement et des Transports décida la création d’une société mixte dont l’Etat malien détient : 51% ; Privée : 30% ; partenaire technique : 15% ; travailleurs : 4%. Pourtant, Europe Handling Mali, partenaire technique n’a aucune expérience en matière d’assistance des avions au sol.

La société a été créée le 14 avril 2006 et a participé à la consultation restreinte le 03 juillet 2006 soit moins de trois mois après sa création. Ses actionnaires qui sont  Moussa Mary Coulibaly et Alou Tomota n’ont aucune expérience avérée en matière d’assistance au sol des avions.

Europe Handling Mali a été créée pour la gestion de l’ASAM-SA. Cette hypothèse est confortée par le fait que les trois (3) candidats retenus pour la consultation restreinte sont Alou Tomota, Groupe Tomota et Europe Handling Mali, ce qui prouve qu’au fond  il s’agissait de maquiller un marché de gré à gré avec Tomota pour la gestion de l’ASAM-SA. Cette société n’a jamais requis la non objection de la direction générale des marchés publics (DGMP).

Pour un capital de 150.000.000 millions de FCFA, la société ASAM-SA a apporté à ses actionnaires entre 2007 et 2013 trois (3) milliards de FCFA. Au Mali, Alou Tomota ou le Groupe Tomota est en passe de devenir le principal repreneur de toutes les sociétés et entreprises de l’Etat malien (EDIM-SA, HUICOMA ….). Ainsi, va le Mali.

Fatou CISSE

SOURCE: Inter De Bamako
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