La rencontre a réuni des experts et acteurs majeurs dans les domaines de la migration et de la protection en Afrique de l’Ouest. Avec la participation significative des représentants du Burkina Faso, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, de la Suisse et du Mali.
Pierre Nzeyimana est le directeur de programme du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) au Mali. Pour lui, on doit regarder pas mal d’aspects pour arriver aux solutions durables. Parmi lesquels la sécurité et la dignité des personnes vulnérables.
« Est-ce que ces gens sont capables d’accéder à l’éducation, à l’eau potable, aux écoles. De s’engager dans les activités de production, agricole, élevage ou les activités génératrices de revenus ? Est-ce qu’ils ont accès aux cartes d’identité, les actes de naissance pour les enfants ? Est-ce que ces gens-là peuvent recourir au système de justice ? Et s’il y a des élections à faire au niveau local, sont-ils impliqués ? », sont entre autres questions importantes soulignées par monsieur Nzeyimana, directeur de programme du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) au Mali.
Beaucoup reste à faire pour soulager les personnes touchées par la crise sécuritaire et humanitaire
Au centre du pays précisément dans la commune urbaine de Mopti, les autorités municipales se mobilisent avec des initiatives en faveur des personnes déplacées internes.
Ces activités visent aussi à faciliter leur intégration progressivement, selon Issa Kansaye, maire de ladite commune. Il souligne aussi la nécessité de cette stratégie d’urbanisation inclusive et d’assistance aux personnes déplacées internes, financée par la coopération Suisse, notamment à Mopti, qui « regorge plus de 70% des déplacés internes au Mali », indique monsieur Kansaye.
Le maire ajoute que plusieurs résultats ont été obtenus quant à l’insertion sociale et économique des personnes déplacées internes dans la région. Mais « il en reste beaucoup. » Et l’élu municipale compte sur : « l’appui budgétaire sectoriel qui peut aider la commune de 2025-2028 pour le nouveau programme. »
Il finit en disant qu’avec la crise, l’économie locale a été énormément impactée.
Le début des solutions durables
Pour faire face à ces défis, il faut la concrétisation des solutions durables pour les personnes déplacées internes. Et elle demande l’implication de tous les acteurs humanitaires mais aussi du gouvernement malien.
Pierre Nzeyimana, directeur de programme du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC), souligne que les déplacés n’arrivent pas nécessairement à retourner dans leur village. Donc selon lui « les solutions durables demandent tout un travail de collaboration, de synergie. En principe, les solutions durables sont dirigées par les gouvernements. »
Mais il faut aussi des textes. « Quand on arrive à avoir les lois qui protègent les personnes déplacées, des conventions internationales en la matière, comme la Convention de Kampala, je pense qu’on peut aider ces populations à trouver des solutions durables », poursuit-il.
La rencontre de Bamako est une étape importante. Mary-Luce Fiaux est chargée des questions de protection et migration à la coopération Suisse. Elle rappelle que le concept des solutions durables a été développé par les Nations Unies. Un concept qui « doit être largement porté par les États avec l’implication de la société civile, des collectivités territoriales. Parce que les problématiques en matière de déplacement forcé se trouvent au niveau du terrain », signale Mary-Luce Fiaux.
« Donc, au niveau du Mali, on verra comment la Suisse va se positionner sur cette problématique. C’est aussi la raison pour laquelle on organise cet atelier sous régional à Bamako qui est une opportunité de partager des expériences entre les différents pays et d’utiliser ces expériences comme source d’inspiration et d’orientation pour nos divers programmes et interventions. », a conclu la chargée des questions de protection et migration à la coopération suisse en Suisse
A noter que plusieurs thèmes ont été abordés au cours de cet atelier. Notamment, la mobilité et le changement climatique et l’approche psychosociale communautaire.
Studio Tamani