À moins de trois jours de la date butoir du dépôt des candidatures pour la présidentielle du 23 décembre prochain, la situation semble confuse à Kinshasa. Des membres de l’opposition se sont vu refuser le dépôt de leur candidature et même si d’autres ont pu le faire, l’incertitude plane autour de l’acceptation de leur dossier. Du côté de la majorité présidentielle, le candidat reste encore inconnu.
À Kinshasa aujourd’hui la grande interrogation au sujet de la présidentielle de décembre prochain est qui sera le dauphin de Joseph Kabila. Après deux mandats, celui-ci n’a plus le droit selon la constitution de se représenter afin de briguer un autre mandat. Mais vu son mutisme au sujet de cette élection, tous les Congolais s’interrogent sur ses intentions. Osera-t-il se représenter ? Quand va-t-il désigner son dauphin ? Autant de questions auxquelles les plus sceptiques n’hésiteront pas d’apporter une réponse positive. Connaissant les dirigeants des pays pourtant dits démocratiques, ils n’ont aucun respect pour les constitutions en place. Joseph Kabila n’hésitera donc pas à se lancer dans la course à la présidentielle.
Cette confusion qui s’empare du peuple congolais, même la certitude donnée par Joseph Kabila de façon théorique à respecter la constitution n’arrive pas encore à la dissiper. Nous sommes à deux jours dela date butoir du dépôt de candidature et jusque-là pas de dauphin désigné au sein de son parti. Pour tous ceux ayant vu le cas du Mali où beaucoup se disaient que le président Ibrahim Boubacar Keita ne voulait plus un second mandat et celui-ci ayant attendu la dernière minute pour faire acte de candidature, concluront que M. Kabila tentera de briguer un troisième mandat.
En outre, il y a également le problème des opposants en exil. Il s’agit de Jean Pierre Bemba et de Moise Katumbi. Bien vrai que le premier a réussi à déposer ses dossiers de candidature, des interrogations subsisteront jusqu’au 19 août où la liste provisoire des candidats qui paraitra et jusqu’au 19 septembre date à laquelle la liste définitive sera présentée. Jusqu’à cette dernière date, rien ne nous prouve que la candidature de Jean Pierre Bemba ne soit pas rejetée.
Quant à Moise Katumbi, chacun se demande encore s’il réussira à déposer sa candidature, vu que les autorités lui refusent l’accès au territoire sous peine d’une arrestation.
Ces situations créent une incertitude généralisée dans la tête des citoyens quant à la tenue même de l’élection présidentielle à la date indiquée.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays