Les incidents malheureux survenus à Niono, dans la nuit du jeudi 19 Septembre dernier, ont suscité un émoi national. Pour rétablir la vérité sur cette affaire et faire taire les rumeurs qui circulent, le Parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance SADI a animé, ce mardi 24 Septembre 2019, une conférence de presse au siège du parti à Djelibougou.
C’était en présence de plusieurs membres du bureau politique du parti, dont le Président, l’honorable Oumar Mariko ; le député élu à Niono et chargé de communication du parti, l’Honorable Amadou Araba Doumbia, Babarou Bocoum, secrétaire politique du parti, et Nouhoum Keita, secrétaire administratif.
En effet, le jeudi 19 Septembre dernier, la ville de Niono a été le théâtre des hostilités entre populations et forces de l’ordre occasionnant plusieurs dégâts matériels et de pertes en vies humaines. Le bilan pour le moment, selon les conférenciers, fait état de 3 morts ( le commissaire de Niono, Issiaka Tamboura, un manifestant, Adama Dembélé et un vieux), des arrestations ciblées et arbitraires et des actes de vandalisme et de pillage par les forces de l’ordre parties venger leur collègue décédé, selon le parti SADI.
Les faits
Tout serait parti d’un contrôle de vignettes initié par la mairie à la veille de la fête de Tabaski. En effet, selon la déclaration du parti SADI lue par le Secrétaire administratif, M. Nouhoum Keita, un motocycliste a eu une altercation avec un policier lors du contrôle de vignette. Une bavure du policier, selon la déclaration du SADI, a causé la fracture de la jambe du jeune motocycliste. « Lorsque la nouvelle de cet incident s’est rependue comme une trainée de poudre, des manifestations spontanées ont convergé à la mairie pour dénoncer cette opération de contrôle et exiger son arrêt immédiat et sans condition. Aussi, demander l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances réelles de l’incident, la traduction de l’agent de police devant les tribunaux » précise le document de presse.
Selon la déclaration du parti SADI, une descente musclée de la police, au niveau de la mairie, a dispersé les manifestants, lesquels, dresseront à leur tour des barricades enflammés sur certains axes routiers. Le Maire de Niono, comprenant ainsi que ce contrôle de vignette cause un malaise au sein de la population, selon la déclaration du parti SADI, a aussitôt décidé de sursoir à cet exercice et présenté ses excuses à la population.
Toujours dans sa démarche de renouer le fil du dialogue, le maire de Niono, à en croire la déclaration du SADI, a entrepris des pourparlers avec les manifestants. A cet effet, trois doléances ont été adressées au Maire par la population. Il s’agissait entre autre : de poursuite judiciaire contre l’agent de police reconnu coupable de cet incident avec le motocycliste, le départ du commissaire Issiaka Tounkara pour non sanction de l’agent fautif et d’avoir réprimé « aveuglement une manifestation pacifique ».
Outre ces doléances, souligne le parti SADI, la population de Niono avait aussi dénoncé les patrouilles nocturnes (de 20h à 5h du matin) du commissariat de police. Selon la déclaration du parti SADI, les habitants ne voyaient aucune efficacité à cette mesure du commissariat de police de la ville : « une centaine de motos volées dans la ville et ses alentours », à en croire la déclaration du SADI. « Ces patrouilles ressemblent plus à des opérations de rançonnement que de sécurisation dans une zone ultra-sensible, en proie à l’insécurité généralisée et de surcroit considérée comme une zone grise ou opèrent les éléments djihadistes » poursuit la déclaration du parti.
Face à la détérioration du climat et l’alerte donnée par le député SADI élu à Niono, le Ministre de la sécurité, le Général Salif Traoré, n’a voulu lever le petit doigt pour désamorcer la crise, indique la déclaration du SADI. « Ayant pris la mesure de la situation, le député élu de la circonscription de Niono, Amadou Araba Doumbia, fera des pieds et des mains auprès du Ministre de la sécurité intérieure, le Général Salif Traoré, afin de prendre en compte les revendications, désamorcer la crise de confiance entre population et les représentants de l’Etat. Malheureusement, le Ministre de la sécurité intérieure n’a pas été à la hauteur de la situation. Il n’a pris aucun geste d’apaisement ni mesure préventive pour gérer la situation sous prétexte qu’en accédant aux revendications des populations, ce sera un appel d’air, un précèdent fâcheux, un signe de faiblesse de l’autorité de l’Etat » lit-on dans la déclaration du parti SADI.
Pire, s’indigne le parti SADI, le Ministre de la sécurité intérieure, voulant noyer le poisson dans l’eau sur cette affaire qui a couté la vie au commissaire Issiaka Tounkara et des deux autres civiles, a plutôt procédé à la répression de la population.
Ainsi le bilan de cette répression, selon la déclaration du parti SADI, fait état de plusieurs arrestations, des exactions, des séances de punitions collectives menées sans discernement par les forces de l’ordre contre la population, rackets systématiques, incendie de la radio kayira par des éléments de la patrouille.
Face à cette douloureuse circonstance, le parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance SADI dit condamner sans réserve la mort par balle du jeune manifestant Adama Dembele, du commissaire Issiaka Tounkara et ainsi que l’incendie de la radio kayira de Niono. Le parti a aussi exigé une autopsie sur le corps du commissaire Issiaka Tounkara, pour situer la provenance de la balle qui l’a assassiné afin que justice soit faite.
A signaler que lors de cette conférence de presse, le Président du SADI, le Dr. Oumar Mariko, a affirmé que le parti portera plainte contre Abdoul Niang.
Boubacar Kanouté.
Figaro Mali