L’hôpital Gabriel Touré : un établissement public hospitalier de troisième référence de la pyramide sanitaire. Situé au cœur de la ville de Bamako, il est aussi au cœur des revendications des travailleurs. Bien qu’il est sous le feu des projectiles, la direction s’attèle à redorer l’image de l’hôpital.
A l’initiative du comité syndical, les travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré étaient en sit-in ce mardi 26 novembre. Les points de revendications sont : retard dans le paiement des primes de garde au titre du 3ème trimestre 2019, baisse du budget de fonctionnement de l’hôpital au titre de l’exercice 2020 et le fonctionnement général de l’hôpital.
Ses revendications sont légitimes auprès de l’opinion, mais ce qu’il faut comprendre dans le problème fondamental de cet hôpital est sa position géographique et la diversité de ses services cliniques et chirurgicaux. Elles font de lui, la structure hospitalière la plus fréquentée de la place avec en moyenne 120 000 consultations par an, parmi lesquelles plus de 50 000 pour le seul département de la pédiatrie. Au total, il compte 492 lits, 670 agents toutes catégories confondues. Le taux d’occupation des lits est passé de 56% en 2017 à 68% en 2018 soit une augmentation de 21,43%. Cet hôpital reçoit 90% des urgences comme les accidentés de la voie publique, les urgences obstétricales et pédiatriques ainsi que les victimes de catastrophes.
Cette forte fréquentation n’est pas sans conséquence. Depuis plusieurs années, l’hôpital Gabriel Touré est confronté à d’énormes difficultés d’ordre organisationnel, structurel et financier ayant impacté négativement les conditions d’accueil, d’orientation, d’hébergement et d’hygiène, le plateau technique et les infrastructures. Cette situation a été exacerbée par les restrictions budgétaires des trois dernières années, notamment les crédits de fonctionnement. Parallèlement, les ressources propres de l’hôpital ont connu une baisse imputable en partie à l’arrêt des activités des services d’imagerie médicale, de chirurgie et de laboratoire.
Conscientes des défis, les plus hautes autorités du pays ont entrepris un certain nombre de mesures à travers le programme présidentiel d’urgence sociale. Aussi, les actions de l’actuel ministre de la santé et des affaires sociales, Michel Hamala Sidibé s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration de la gestion des hôpitaux, le renforcement du plateau technique et l’hygiène hospitalière. De ce fait, pour traduire la vision du responsable du Département de tutelle, la nouvelle direction de l’hôpital installée au mois d’avril 2019 sous le leadership du Pr. Mounirou Baby a entrepris un certain nombre de réalisations.
Des mesures fortes
Sur le plan de la gestion administrative et financière, on note la mise en place des organes consultatifs, la transparence dans la gestion des ressources à travers des revues mensuelles avec l’ensemble des chefs de service et les représentants du personnel, la nomination de cadres compétents et intègres à certains postes clés de l’administration et l’élaboration d’un cadre organique.
Dans son plan opérationnel 2020, la Direction a mis l’accent sur la finalisation du manuel de procédures administratives, financières, comptables, et le projet d’établissement.
Pour le renforcement du plateau technique et des infrastructures, l’équipement des salles opératoires du bloc technique, la rénovation des blocs opératoires du service d’accueil des urgences, la rénovation et l’équipement du laboratoire de biologie médicale à travers le financement du Croissant Rouge des Emirats Arabes Unis, la fin des travaux de rénovation du service d’imagerie et de radiologie et la dotation des services d’hospitalisation en lits et matelas sont des efforts à apprécier.
D’autres acquis sont encourageants : la redynamisation du service d’hygiène et de sécurité, la vidange des fosses septiques et la pulvérisation de la structure et l’acquisition très prochaine d’une quantité importante de poubelles.
Selon la direction, un cadre de concertation et de dialogue social avec les partenaires sociaux a été mis en place. “Des réunions mensuelles sont régulièrement organisées entre les acteurs et les procès-verbaux transmis à la tutelle“, indique un administrateur. Lire la suite sur aumali…
Abdrahamane Diamouténé
Source: l’indicateur du renouveau