Match à 50 points durant l’Afrobasket U-16 en 2017, meilleur marqueur de la Coupe du monde U-17 en Argentine, MVP de l’Afrobasket U-18, Siriman Kanouté (17 ans) affole les compteurs. Tout juste auréolé d’un nouveau titre de champion d’Afrique, après celui remporté avec les Cadets, et avant de s’envoler pour la France parfaire sa formation à Nancy, le fils de Séga Kanouté se livre à Journal du Mali.
Vous venez d’être couronné champion d’Afrique. Comment avez-vous vécu cette compétition à domicile ?
Le début de la compétition a été très compliqué pour moi, avec le fait de jouer à domicile, devant ce public. Je n’ai pas réussi à me mettre dans de bonnes dispositions durant les deux premières rencontres. Je suis habitué à jouer au Mali, mais c’est la première fois que je jouais devant un tel public et cela m’a un peu stressé au début. Nous avions tous cette pression de ne pas décevoir à domicile. Mais j’ai pu par la suite retrouver mon niveau et j’en suis très content.
La finale a été âprement disputée…
Le Sénégal était aussi prêt physiquement et tactiquement que nous et la rencontre a été difficile. A la mi-temps, nous menions de neuf points et nous nous sommes dit que c’était joué. Mais nous nous sommes vite rendu compte que tant que le coup de sifflet final n’a pas retenti il ne faut jamais se déconcentrer. Lorsqu’ils ont fait un retour, durant le troisième quart-temps, une défaite éventuelle nous a un temps traversé l’esprit, mais nous avons vite balayé cette pensée pour nous ressaisir, pour nous, le public et le Mali.
Le titre de MVP est venu récompenser votre beau tournoi…
Que dire? J’ai déjà été MVP de l’Afrobasket U-16 à l’Ile Maurice, j’ai également été meilleur marqueur. Je suis désormais habitué à recevoir des trophées individuels. Mais on ne peut devenir MVP sans soutien. Les autres travaillent à ce que tu puisses briller et inversement. C’est un ensemble qui te permet d’être meilleur marqueur ou meilleur joueur. Mon trophée est collectif et il est pour le Mali.
Vous étiez encore il y a un mois avec les Cadets. Comment s’est passé votre intégration chez les Juniors ?
Je n’étais pas seul, nous étions trois, avec Oumar Ballo et Lamine Kéita. Notre intégration s’est faite dans les meilleures conditions. Nos coéquipiers nous ont bien accueillis. Personnellement, j’avais déjà passé du temps avec certains d’entre eux. Ils préparaient la Coupe du monde et moi l’Afrobasket U-16. Nous communiquons bien, nous sommes de la même génération. Une relation de fraternité s’est installée.
Il paraît que vous êtes meilleur footballeur que basketteur. Pourquoi donc avoir choisi le basket ?
Effectivement. Je me cachais pour aller jouer au football le matin et le soir j’allais pratiquer le basket-ball. Mon père m’a dit que cette cadence m’épuisait et m’a demandé de choisir. Plus le temps passait, plus je prenais goût au basket et j’ai donc opté pour ce sport. Ma famille a été pour beaucoup dans mon choix. Mon père m’emmenait avec lui aux entrainements. Il coachait l’équipe féminine du stade malien et en marge de ses séances il m’apprenait les fondamentaux. Il m’a encadré jusqu’à ce que je sache dribbler et shooter. Il m’a par la suite confié à Zoumana Coulibaly, le coach de l’équipe masculine de l’AS Real, qui m’a beaucoup fait travailler. Je le salue pour cela, c’est lui qui m’a façonné.
Quelles sont tes perspectives d’avenir ?
Mon premier projet est de devenir professionnel. Après cela je viserai un autre objectif. J’irai pas à pas. Je souhaite d’abord passer pro en France, ensuite je chercherai à intégrer la NBA ou la Liga, mais la NBA c’est le summum. Si j’y arrive, je ferai la fierté du Mali.
Où rêverais-tu de jouer ?
J’aimerai bien jouer à Golden State. J’adore Stephen Curry, Klay Thompson et Kevin Durant. Mais l’équipe qui me fait vraiment rêver en NBA c’est Oklahoma City Thunder. Jouer avec Russel Westbrook serait un accomplissement.
Journal du mali