Sidi Békaye Magassa est le président de la Commission centrale des arbitres de la Fédération malienne de football. Il était l’un des témoins de l’élection de Mamoutou Touré dit Bavieux au Conseil de la Fifa, le 12 mars dernier, à Rabat, au Maroc. Dans cet entretien exclusif, Sidi Békaye Magassa est persuadé que Bavieux Touré gardera son humilité habituelle et agira avec bon sens et discernement dans l’accomplissement de sa nouvelle mission au service exclusif du football. Il invite aussi l’ensemble des acteurs du football à regarder l’intérêt de nos enfants qui ont choisi le football comme moyen d’épanouissement social. “Il est temps que les oppositions stériles s’arrêtent et qu’une fraternisation dans les relations revienne” a-t-il souligné.
Aujourd’hui-Mali : Quels sont vos sentiments après la brillante élection de Bavieux Touré au Conseil de la Fifa ?
Sidi Békaye Magassa : L’élection de notre président au plus haut de la gouvernance du football mondial est une fierté et un honneur pour nous-mêmes, pour la famille du football malien et pour tous nos compatriotes.
C’est quoi le Conseil de la Fifa ?
En 2016, après les différents scandales qui ont secoué la Fifa, les dirigeants ont imaginé des réformes pour redorer le blason de l’institution. C’est ainsi qu’en lieu et place d’un Comité exécutif, a été érigée une structure qui a pris le nom de Conseil et qui devient un organe stratégique et de supervision. Pour schématiser, on peut dire que le Conseil est le “Gouvernement” du football mondial.
Quels peuvent être les bénéfices pour le Mali et l’Afrique ?
Les bénéfices pour le Mali sont énormes. Si le premier responsable du football malien se trouve à l’endroit où se prennent les grandes décisions dans la gestion de notre sport-roi, cela n’est que de tout bénéfice. Ainsi le président Mamoutou Touré sera à même de défendre les intérêts du Mali et de l’Afrique.
Pensez-vous que cette consécration de Bavieux est une surprise ?
Cette consécration n’est pas une surprise ni pour moi ni pour tous ceux qui connaissent le parcours de Bavieux dans le milieu du football. Elle est le fruit de plus de trente années de carrière et d’engagement pour le football qui est sa passion et pour lequel il a tout donné.
Si on vous demandait de conseiller Bavieux, que diriez-vous ?
En fait, dans cette nouvelle dimension, Bavieux connaît la “musique”. De par son éducation, je suis persuadé qu’il gardera son humilité habituelle et agira avec bon sens et discernement dans l’accomplissement de sa nouvelle mission au service exclusif du football.
La Caf a depuis le 12 mars un nouveau président en la personne de Patrice Motsepe. Comment avez-vous apprécié ce changement ?
Tout changement amène à des questionnements, surtout pour nous Africains qui sommes frileux face à ce que “demain sera fait”. Cependant, avec du recul, ce changement était prévisible et même souhaitable pour le bien du football africain. Depuis le départ du “Vieux”, il y a quatre ans, notre Confédération s’est engluée dans des intrigues et de la fuite en avant.
Toute l’Afrique fonde beaucoup d’espoir sur le nouveau patron de la Caf et sur l’équipe qui l’accompagne pour donner au football de notre continent la place qu’il mérite réellement.
Quel doivent être les nouvelles orientations de la Caf ?
La première et urgente tâche du président Motsepe sera d’assainir les finances de la Caf et de moderniser son administration en faisant appel aux compétences, d’où qu’elles viennent.
A partir de là, la confiance des investisseurs et celle des sportifs vont renaître.
Un nouveau secrétaire général a été également désigné à la Caf. Il s’agit de Veron Mosengo. Quel en est votre point de vue ?
La nomination de Véron Mosengo a été une surprise pour moi, personnellement, mais en ressassant la succession des événements jusqu’à l’élection du président de la Caf, on comprend les enjeux qui entourent la gouvernance future de notre confédération.
Cependant, à regarder de près, la nomination de Veron au Secrétariat de la Caf peut être un atout car l’homme connaît suffisamment le football africain ainsi que presque la quasi-totalité de ses dirigeants.
Pensez-vous donc que cela a été une bonne idée ?
Comme je viens de le dire, cette nomination peut apporter une autre façon de faire dans la gestion de la Caf. Véron ayant fait l’essentiel de sa vie en Europe, d’abord à l’Uefa, puis à la Fifa, a suffisamment d’atouts pour redorer le blason d’une administration sclérosée de notre confédération.
Quel message avez-vous à lancer à l’ensemble des acteurs du football malien?
Au risque de me répéter, j’invite les uns et les autres à regarder l’intérêt de nos enfants qui ont choisi le football comme moyen d’épanouissement social. Il est temps que les oppositions stériles s’arrêtent et qu’une fraternisation dans les relations revienne. Le football est trop beau et trop propre pour y installer la méprise et la calomnie.
Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA à Rabat, au Maroc