La population de Djenné a marché, à l’appel de conseil communal de la jeunesse de la localité, le vendredi dernier. Objectif : dénoncer l’insécurité grandissante et inviter l’État à assurer la sécurité des personnes et leurs. Si ses doléances ne seront pas prises en compte d’ici 15 jours, la population de Djenné menace de bloquer la RN15 au niveau du carrefour de la ville.
Non à l’insécurité grandissante dans la zone de Djenné ; Non à l’embargo ; oui à la présence de l’armée malienne pour sécuriser les personnes et leurs biens dans toutes les 12 communes de Djenné ; non à l’inaction de l’État du Mali…tels sont, entre autres, les discours tenus par la population de Djenné lors d’une marche le vendredi dernier.
En effet, comme beaucoup d’autres cercles du centre du Mali, Djenné souffre de l’insécurité. L’insécurité, en plus d’avoir endeuillé des familles, a paralysé tous les secteurs. « Aujourd’hui, nous ne pouvons faire ni l’agriculture ni la pèche encore moins l’élevage dans le cercle de Djenné. Le commerce qui était beaucoup développé est aux arrêts. Nous sommes sous embargo », a regretté le président du conseil communal et vice-président du conseil local de Djenné. « Il faut que l’État s’assume. C’est à lui de venir libérer de Djenné à Kidal. Ce n’est pas aux chasseurs de sécuriser les populations et leurs biens, mais FAMa.», nous a expliqué le porte-parole de Seyni Djenepo, Oumar Keita.
Selon le président du conseil communal de la jeunesse de Djenné, plusieurs localités souffrent dans le cercle de Djenné. Celui du village de Marrébougou a atteint son paroxysme. Selon Seyni Djenepo, ce village a été attaqué à une dizaine de fois. « Des FAMa ont été déployées pour être installées à Marrébougou. Mais ces militaires ont refusé de s’installer là-bas. Ils ont préféré la ville de Djenné », a-t-il déploré avant d’ajouter que « ce sont les chasseurs qui combattent et repoussent les forces du mal dans cette localité ». Or, estime-t-il, l’État a obligation de sécuriser toutes les personnes et leurs biens partout sur le territoire malien. « Nous avons marché, pas pour insulter les autorités du pays, mais pour les soumettre nos doléances. Nous avons trop souffert et il est temps que l’État mette fin à ces difficultés », a déclaré Seyni Djenepo. Il a ainsi demandé à ce que les autorités trouvent une solution aux souffrances de la population de Djenné. Le président du conseil communal de la jeunesse de Djenné a réclamé la présence de l’armée pour sécuriser les personnes et leurs biens dans la localité de Djenné. « Nous demandons l’installation d’un camp militaire à Marrébougou pour la sécurisation des personnes et leurs biens dans tout le cercle de Djenné. Nous avons droit à la sécurité. Nous avons droit à la paix et au vivre ensemble », a-t-il martelé.
Seyni Djenepo et ses camarades ont donné juste quelques semaines à l’État du Mali pour prendre en compte leurs préoccupations. Dans le cas échéant, la jeunesse de Djenné prévoit plusieurs actions dont le blocus de la RN15 au niveau du carrefour de la ville. « Dans quelques semaines, nous allons bloquer la RN15 à partir du carrefour de Djenné si l’État n’assure pas notre sécurité. Dans ce cas, personne ne pourra traverser le carrefour de Djenné », a annoncé Seyni Djenepo.
Par ailleurs, la jeunesse de Djenné a dénoncé l’inaction des FAMa pendant des attaques dans leur localité.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS