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Session spéciale de la Cour d’assises sur les crimes économiques : 54 Accusés appelés à comparaître

Le parquet général entend désormais rompre avec l’arrêt prématuré des dossiers d’atteintes aux biens publics consécutif aux libertés provisoires dont bénéficient les mis en cause

 

La deuxième session spéciale de la Cour d’assises exclusivement consacrée aux crimes économiques, a débuté hier à la Cour d’appel de Bamako. Des responsables des forces de sécurité, plusieurs membres de la famille judiciaire et une foule d’invités ont pris part à la cérémonie d’ouverture, présidée par Aldjoumakat Dicko, conseiller à ladite cour. Outre de nombreux magistrats, la session s’est ouverte en présence du procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Idrissa Arizo Maïga, du bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Moustapha Cissé et plusieurs de ses confrères.

C’est aux environs de 9 heures 45 que les magistrats ont pris place dans la salle Boubacar Sidibé où doivent se tenir les audiences. Sans perdre de temps, le président Dicko a procédé à la vérification de la présence physique des huit assesseurs (dont deux femmes) devant siéger aux côtés des magistrats professionnels tout au long des audiences. Avant de confirmer l’identité des assesseurs, tous présents dans la salle, la greffière a rappelé les textes instituant la nécessaire participation de ces derniers aux côtés des juges professionnels durant toute la session pour relaxer, acquitter ou condamner selon le cas.

Cette session qui est consacrée aux affaires économiques et financières a à son rôle 18 dossiers concernant 54 accusés. Initialement, 27 dossiers étaient inscrits au rôle. Mais du fait d’une insuffisance de salles d’audience, certains ont été retirés. Les atteintes aux biens publics, faux et usage de faux doublés d’abus de confiance et un cas de blanchiment de capitaux, telles sont les accusations reprochées aux mis en cause.

Parlant du cas spécifique des sessions de ce genre, le procureur général a rappelé toute la complexité de la matière pour expliquer la lenteur dans le traitement des dossiers. Toutefois, selon Idrissa Arizo Maïga, l’engagement personnel du magistrat, sa rigueur intellectuelle et morale, son courage et son professionnalisme sont les seuls gages de l’aboutissement heureux des dossiers dans des délais raisonnables.

Le procureur général n’a pas passé sous silence la ferme volonté des autorités de lutter efficacement contre les crimes économiques. Le haut magistrat a ensuite informé la Cour d’un récent ballet des contrôleurs du Bureau du Vérificateur général et de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite.

Selon lui, les contrôleurs de ces structures ont tous présenté des rapports aux contenus riches de révélations importantes de délinquance financière et d’irrégularités administratives.

C’est pourquoi, il a loué la qualité des hommes qui dirigent ces structures et à cause de qui «les prédateurs des deniers publics ne dorment plus que d’un œil, quand ils ne prennent pas purement et simplement la poudre d’escampette».

Le représentant du ministère public rappelait ainsi aux magistrats en charge du Pôle économique et financier qu’avec de telles compétences pour traquer les malfaiteurs, il y aura inévitablement de bons rapports qu’il leur revient de bien exploiter, et à bon escient, et en ressortir des dossiers bien ficelés dans des délais raisonnables car, selon lui, les Maliens sont à l’écoute, chaque fois que les rapports des structures de contrôles sont publiés.

«Le spectacle enivrant des détentions ne suffit plus, il faut des résultats, donc des dossiers instruits et des jugements. C’est à cette seule condition que tous les torts seront réparés, les délinquants seront condamnés, les innocents relaxés ou acquittés et le Trésor public dédommagé», a-t-il insisté.

Le bâtonnier Cissé a attiré l’attention sur toute l’importance de cette audience qui, de son point de vue, vaut son pesant d’or. Il s’est ensuite félicité de la tenue régulière des sessions d’assises surtout dans des matières aussi importantes que les crimes économiques. Toujours dans le même registre, l’avocat a demandé au président de la Cour de faire en sorte que le niveau de confiance de nos compatriotes soit relevé.

Parlant de sa corporation, Me Moustaphe Cissé a assuré que le rôle des avocats au cours de cette session ne se limitera pas à l’accompagnement aveugle car, selon lui, le Barreau y sera un acteur déterminé. L’avocat a mis les assesseurs devant leur responsabilité en leur rappelant que durant les audiences de cette session, ils ne devront pas être des compléments d’effectif. Il les a invités à une participation plus active pour la manifestation de la vérité.

Le président Dicko, qui s’est juste contenté de rappeler l’importance des affaires inscrites au role, a assuré que la Cour ne faillira pas à sa mission, exhortant les assesseurs au strict respect du secret des délibérations même après la session.

Mohamed TRAORÉ

Source : L’ESSOR

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