Le ministère de l’Économie et des Finances annonce que le Club de Paris a approuvé la suspension temporaire du service de la dette de la République du Mali envers les pays créanciers membres de ce Club.
Allant du 1er mai au 31 décembre 2020, l’accord autorisant ce report de huit mois s’inscrit dans le cadre de l’initiative du G-20 relatif au moratoire sur le service de la dette. Il intervient dans le cadre de la facilité accordée par les pays du Club de Paris et du G-20 à 77 des pays les plus pauvres du monde pour leur permettre de faire face à la crise de la Covid-19.
La promptitude avec laquelle le Club de Paris a répondu à la demande de la partie malienne témoigne l’intérêt qu’il accorde à cette sollicitation. « Grâce à la réactivité des services du ministère de l’Économie et des Finances, le Mali est avec la République dominicaine, les deux premiers pays à bénéficier de cette mesure, qui soulage, à sa juste valeur, la trésorerie de l’État ».
Ce report de paiement, a-t-il précisé, permettra d’économiser un montant évalué à 23 milliards de Fcfa dont le paiement sera échelonné sur quatre ans à partir de la fin de la suspension du service de la dette. Si tous les autres créanciers bilatéraux du Mali adhéraient à l’initiative, le montant total du report de paiement serait de 33,2 milliards de Fcfa.
Cette initiative du Club de Paris est en quelque sorte une concrétisation de l’appel lancé par le secrétaire général de l’ONU, à l’occasion du lancement de la note de synthèse sur l’impact de la Covid-19 sur l’Afrique.
Antonio Guterres a demandé dans cette déclaration un plan de relance mondiale qui représente au moins 10% du produit intérieur brut global. Pour l’Afrique, cela signifie plus de 200 milliards de dollars de soutien additionnel de la part de la communauté internationale.
« Je continue également de plaider en faveur d’un cadre global de la dette, à commencer par un gel généralisé de la dette des pays qui ne peuvent pas en assurer le service, suivi d’un allègement ciblé de la dette et d’une approche globale des questions structurelles de l’architecture internationale de la dette, afin de prévenir les défauts de paiement », a développé le patron de l’ONU.
Antonio Guterres estime que la pandémie menace les progrès accomplis en Afrique. « Elle aggravera les inégalités existantes et accentuera la faim, la malnutrition et la vulnérabilité face à la maladie » prédit-il en s’appuyant sur le fait que la demande pour les produits africains de base, le tourisme et les envois de fonds sont en baisse.
Le secrétaire général de l’ONU par ailleurs se félicite du fait que le nombre de cas signalés en Afrique est plus faible que ce que l’on craignait. Autrement dit, les prévisions apocalyptiques sont démenties par la réalité grâce aux mesures prises par les gouvernements africains pour stopper la propagation du virus sur notre continent où le nombre de morts liés à cette maladie se chiffre à plus de 2.500, bien loin des milliers de décès enregistrés dans des pays où les moyens sanitaires sont beaucoup plus
développés.
La rédaction
Source: Journal L’Essor-Mali