«Halte à l’infanticide ! Non aux meurtres et aux violences faites à nos enfants!» lisait-on sur les pancartes brandies par les manifestantes. Leur porte – parole, Mme Batoma Kéita, a donné plus de précisions. «Nos enfants sont tués comme des animaux. Ils peuvent disparaître pendant deux à trois jours. Si on les retrouve, c’est à l’état de cadavres, parfois sans leurs parties intimes et leurs intestins. En l’espace de six mois, ils ont tué deux enfants et le troisième a pu s’échapper. Raison pour laquelle nous sortons aujourd’hui, pour exprimer nos colères. Nous avons marché.
Au commissariat de Sébénikoro, le commissaire nous a promis que les patrouilles seront désormais plus régulières. Mais, cela ne veut pas dire que nous n’allons plus marcher».
La Dame Kéita rappelle que ce n’est pas la première marche de protestation des femmes de Sébénikoro Kabalabougou. «La première marche s’est limitée à l’école de Kabalabougou où les vieux du quartier ont promis de trouver des solutions, mais hélas. Comme les meurtres continuaient, nous avons décidé d’organiser une deuxième marche….nous allons sortir pour la troisième fois à moins qu’ils ne nous tuent toutes».
De l’avis de Mme Sélikènè Doumbia, une autre marcheuse, la situation est difficile pour les mères «C’est vraiment difficile d’accepter le fait de voir tué n’importe comment un enfant à qui on a donné naissance souvent dans des conditions très difficiles».
Djènèba Soumano, quant à elle, a vivement interpellé le gouvernement à mettre fin à ces actes crapuleux. « Tuer l’enfant d’une femme revient à la tuer elle-même. On retrouve le cadavre des enfants tués sur les chantiers comme du bétail. Aux autorités de demander aux propriétaires de ces chantiers de mieux sécuriser leur espace ».
Kadiatou Mahamadou, stagiaire
Source : Le Challenger