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Sénégal (Tambacounda) : les hippopotames dictent leur loi et tuent 23 personnes.

L’eau est source de vie a-t-on l’habitude de dire, un cours d’eau est aussi une condition de croissance économique mais au Sénégal oriental dans la communauté rurale de Gouloumbou, la présence d’un cours d’eau constitue un danger. La raison ; les populations qui habitent le long du fleuve Gambie enregistrent beaucoup de pertes en vies humaines. Au total environ 23 personnes ont été tuées par des hippopotames entre 2003 et 2014.

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Tout a commencé en 2003 à Koyna un village gambien riverain du fleuve Gambie. La 1ère victime est enregistrée dans cette partie de la Gambie et il s’en est suivi une cascade de perte en vies humaines jusqu’en 2009. Conscientes du danger et de la menace que constituaient ces bêtes, les autorités gambiennes ont autorisé sans ultimatum une campagne de chasse contres ces animaux tueurs. Des chasseurs
spécialisés du Mali auraient même été engagés dans cette contre-offensive. Traqués en Gambie, les hippopotames ont migré vers la partie sénégalaise exactement dans la communauté rurale de Gouloumbou dans la région de Tambacounda. La ‘’Téranga’’ (hospitalité) sénégalaise aidant, ils y ont trouvé plus de quiétude mais sans pour
autant cesser leur sale besogne. Les hippopotames n’ont attendu pas longtemps pour faire leur 1ère victime en 2010 dans le village de Kénoto et ainsi de suite. Depuis lors la liste des victimes et des localités touchées n’a cessé de s’allonger. Ainsi d’autres villages comme Sankane ou encore Gouloumbou ont subi des pertes de personnes, généralement des pêcheurs. De nombreuses familles se sont disloquées à cause de la mort de ces responsables de foyers. Des épouses et des
enfants sont traumatisés. La dernière victime a été enregistrée dans la seconde partie de la 1ère quinzaine du mois de Janvier 2014. Le désarroi s’est alors installé dans la zone et les populations ne savent plus à quel saint se vouer tellement le phénomène est inquiétant et la peur est grande. Malgré toutes ces pertes, rien de concret n’est encore fait pour arrêter le mal selon le chef de village et le PCR de
Gouloumbou.
Si une personne tuait ces animaux au moment de l’attaque, un technicien des eaux et forêts a indiqué que le code des chasses stipule en son article L 5 ce qui suit : « aucune infraction ne peut être relevée contre quiconque a fait acte de chasse indûment lorsqu’il se trouve dans la nécessité immédiate de sa défense, de celle d’autrui ou de celle de son propre cheptel domestique ou de ses cultures ou récoltes ». Autre disposition c’est le code forestier qui indique quelque part, selon toujours notre consultant ceci : « au cas où certains animaux protégés ou non protégés constituent un danger ou causent des dommages, le Président de la république peut autoriser temporairement et localement la poursuite et la destruction après enquête du chef de service départemental des eaux et forêts et chasse et avis du ministre en charge de la faune ».
Mais quelle est la place que les deux dispositions donnent aux personnes en danger ? Il faut attendre qu’on soit attaqué et en danger pour utiliser la légitime défense et là, il faut fournir des preuves sous peine d’être poursuivi par la loi. Ou encore, même si une population est en danger et agressée, il faut attendre que le président de la république autorise après enquête et avis du ministre de tutelle. Ces animaux qui tuent ne donne pas d’ultimatum et font tout, eux aussi, pour surprendre leur victime qui n’aura pas forcément le temps de préparer sa légitime défense.

23 personnes sont tuées dans cette partie sénégalo gambienne et le président n’a pas encore autorisé la poursuite de ces bêtes. En tout cas aucune de ces dispositions n’a encore réglé ce problème de la communauté rurale de Gouloumbou. Les populations vivent ici la peur au ventre et personne n’ose plus aller au fleuve pour chercher du poisson alors que l’activité constitue un levier sûr de développement de la zone. Les autorités locales lance un SOS au chef de l’état et autres autorités concernées qui risques d’être poursuivis pour non-assistance à personnes en danger.
Depuis Tambacounda, Mamadou Lamine

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