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Sénégal : pas de 3e mandat pour Macky Sall, leitmotiv de la société civile

ALERTE. Dans une lettre ouverte, des organisations appellent le chef de l’État à respecter la Constitution, alors que la présidentielle de 2024 se rapproche.

 Jàmm a Gën 3ᵉ mandat » en wolof, « la paix vaut mieux qu’un troisième mandat ». Au Sénégaldes organisations de la société civile ont pressé jeudi le président Macky Sall de dissiper le doute et de déclarer ouvertement qu’il ne briguerait pas sa propre succession en 2024, candidature susceptible selon elles de semer le « chaos ».

Que dit la Constitution ?

Au pouvoir depuis dix ans, Macky Sall, a été élu en 2012, puis réélu en 2019. Depuis, il entretient le flou sur ses intentions, alors que les avis divergent sur sa légitimité à se représenter et que l’opposition promet une résistance farouche s’il franchit le pas. La Constitution stipule dans son article 27 qu’un président ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Mais un certain nombre de voix s’élèvent dans le camp présidentiel pour défendre l’idée d’un troisième mandat en invoquant la révision constitutionnelle de 2016, qui remettrait les compteurs à zéro d’après eux.

 

Éviter le scénario du chaos

Dans une déclaration publiée jeudi 27 octobre, des organisations de défense des droits humains et de la démocratie comme AfrikaJom ou la Raddho, associées à d’autres, comme Y’en a Marre, qui s’était déjà battue contre le troisième mandat du président Wade en 2011-2012, au sein du mouvement du « M23 », rappellent qu’ailleurs en Afrique, par le passé, le forcing pour un troisième mandat a eu des conséquences « particulièrement tragiques », apparente référence à des précédents guinéen, ivoirien ou même sénégalais.

Elles disent vouloir « éviter à notre pays un scénario du chaos ». « Pour nous éviter une telle catastrophe dont les conséquences pourraient être encore plus dramatiques que le bilan de 2012, nous vous invitons, Monsieur le Président, à faire une déclaration ouverte pour lever toute équivoque », écrivent-elles. « La limitation des mandats à deux est sans équivoque et définitivement ancrée dans la loi fondamentale 7″, déclarent-elles. Elles invoquent les déclarations et les engagements pris par le passé verbalement ou par écrit par Macky Sall lui-même.

 

Le précédent Wade

En 2012, la candidature d’Abdoulaye Wade à un troisième mandat avait provoqué des violences qui avaient fait plusieurs morts. Les ONG soulignent que l’actuel chef de l’État avait alors combattu le troisième mandat, lutte dont il avait été le « principal bénéficiaire ». Nous « vous invitons solennellement à ne pas présenter votre candidature à l’élection présidentielle de 2024, par respect pour la parole donnée et par respect pour l’interprétation claire et sans équivoque que vous n’avez cessé de donner de notre Constitution », disent-elles. Le refus d’un troisième mandat a été l’un des mots d’ordre des émeutes de 2021 au Sénégal dans un contexte social et sanitaire tendu.

 

Source: lepoint
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