Un projet de loi à l’Assemblée nationale mercredi 15 janvier au Sénégal: celui qui concerne la baisse substantielle des loyers. Le président Macky Sall l’avait promis dans son discours à la nation à l’occasion du Nouvel an. Le texte prévoit une baisse du loyer selon différentes catégories de logement, allant de 29% pour les petites bourses à 14% la classe moyenne et 4% pour le haut de gamme.
L’objectif est d’augmenter le pouvoir d’achat de plus de la moitié de la population notamment à Dakar, l’une des villes les plus chères d’Afrique mais, dans le contexte d’un secteur locatif que beaucoup qualifient d’« anarchique », la mise en œuvre suscite la circonspection de certains députés.
« Ce que les gens ne savent pas, c’est que comme l’électricité, l’eau ou le carburant, les loyers ne sont pas libres au Sénégal, ils sont administrés par la loi depuis 1977. Cette fois, la loi va imposer la baisse des prix », explique Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN) et porte-parole de la commission pour la baisse des loyers.
Pour lui, une fois la loi adoptée, ce sera au locataire d’être vigilant, de calculer la baisse à laquelle il a droit, selon son logement. Le propriétaire récalcitrant risque de 2 à 6 mois de prison et une forte amende. « C’est aussi simple que cela », ajoute Momar Ndao.
Dans les rangs de l’opposition, on fait notamment remarquer que le commerce est placé depuis 1994 sous le jeu de la libre concurrence, qu’on risque de créer des conflits entre locataires et propriétaires, que cela va encourager les arrangements en dehors de la loi.
Des accusations balayées par les partisans de la réforme : « Ceux qui sont contre cette loi ont simplement peur que Macky Sall marque un point décisif aux yeux de l’opinion », expliquent-ils.
rfi