Désormais exilé dans le championnat de 2e division malaisienne, où il enchaîne les matches avec son club de Sabah FA, et quelques frasques dont il est coutumier, El Hadji Diouf garde toujours un œil sur la sélection nationale du Sénégal et un avis bien tranché. Très critique après l’élimination des Lions de la Teranga lors de la phase de groupes de la CAN 2015, l’ancien de Liverpool estime que ses jeunes compatriotes manquent cruellement de caractère et de talent par rapport à la génération 2002 qui a atteint les quarts de finale de la Coupe du monde en Corée du Sud et au Japon.
“Ce qui manque à la sélection sénégalaise, c’est des hommes de caractère. Il nous manque un homme qui dit : ’aujourd’hui, c’est un grand jour, je vais montrer de quoi, je suis capable’. Personnellement, j’ai toujours aimé les grands matches. Les grands rendez-vous. Je me dis que tout le monde m’attend“, a indiqué le natif de Louga à Sudonline. “Le vrai problème du football sénégalais, c’est qu’il n’y a plus de talents (…) Malheureusement, il n’y a plus rien dans le championnat national. Il n’y a plus de talents. Il faut travailler à la base. On semble oublier qu’en 2002, la plupart des joueurs étaient issus des centres de formation depuis le bas âge.”
“Diambars, c’est un échec“
Constat qui pousse l’enfant terrible du football sénégalais à pointer du doigt la politique du principal centre de formation du pays, l’Institut Diambars d’où sont sortis les anciens Lillois Idrissa Guèye et Pape Souaré, ou encore Kara Mbodj. “C’est un échec. Je suis désolé. Pendant dix, voire douze ans, Diambars n’a sorti que deux internationaux. J’allais même dire un international et demi“, lâche-t-il sans concession. “Quand tu crées un centre de formation et pendant dix ans, tu ne sors que deux joueurs, cela veut dire qu’il y a un problème. Il y a un vrai problème (…) Je n’ai pas fait de centre de formation au Sénégal. J’ai joué dans la rue. Mais, je suis convaincu qu’à notre époque, si nous avions des centres de formation comme Diambars, il y aurait 2000 El Hadji Diouf.”
Du coup, malgré ses 34 ans, “Dioufy” se dit toujours prêt à revenir aider ses compatriotes si le sélectionneur Aliou Cissé fait appel à lui. “Si le Sénégal fait appel à mes services en tant que joueur, je viendrai parce que je sais que je suis toujours bon, voire très bon. Je le montre chaque semaine ici. Je suis meilleur passeur du championnat (14 passes, ndlr) et deuxième meilleur buteur avec 9 réalisations“, clame-t-il haut et fort avant de glisser : “Je peux toujours jouer au haut niveau. D’ailleurs, c’est quoi le haut niveau ? C’est d’abord le physique. Je l’ai. Ensuite, c’est le moral. Je suis moralement fort (…) Je connais la route. On pense que le football est simplement un sport de jeunes. Non ! C’est un savoir, c’est de l’art.” Reste à savoir si Aliou Cissé, avec qui il a joué en sélection, entendra cet appel.
Source: afrik