Des affrontements ont eu lieu lundi 11 octobre après-midi à Ziguinchor en Casamance, au sud du pays. Se sont affrontés des partisans d’Ousmane Sonko, leader du parti d’opposition le Pastef, et de Doudou Ka de l’APR, parti du président Macky Sall. Plusieurs blessés ont été recensés dans les deux camps. Ambiance tendue à un peu plus de trois mois des élections locales de janvier 2022.
En déplacement à Ziguinchor, Ousmane Sonko, leader du parti d’opposition le Pastef, avait organisé le 11 octobre une rencontre avec une union des commerçants, dont le siège se trouve en face du domicile familial de Doudou Ka, membre de l’Alliance pour la république, le parti du président Macky Sall.
Rapidement, des affrontements ont éclaté, rapporte notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier. Les équipes de Doudou Ka ont pointé du doigt « des nervis lourdement armés » envoyés par Ousmane Sonko pour attaquer son domicile dans une logique de provocation.
« Il se trouve que Sonko et son mouvement ont eu l’idée de se présenter devant chez Doudou Ka, dans une provocation directe et délibérée pour tenir une réunion avec une seule personne, dénonce Bassirou Sagna, directeur de cabinet de Doudou Ka. Qu’il y ait eu des échauffourées entre les partisans de Sonko et ceux du quartier de Boucotte, cela était inévitable. »
Lors d’une conférence de presse tenue mardi matin, Ousmane Sonko a rétorqué que les violences sont venues des éléments de Doudou Ka et a regretté « l’attitude de la police nationale qui refuse d’être une police professionnelle ».
« Des éléments de Doudou Ka sont venus pour déloger la réunion, parce qu’il n’était pas question que je puisse tenir une réunion dans le fief de Doudou Ka, a expliqué le leader du Pastef. Au fur et à mesure, la tension est montée. On est venu nous signaler qu’un des garçons de la JPS, la Jeunesse patriotique, avait été poignardé et qu’il perdait beaucoup de sang. »
La coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, dont fait partie le Pastef, a condamné ce mardi 12 octobre cette « agression inqualifiable qui constitue un précédent dangereux et une grave menace sur la paix et la stabilité du Sénégal ».
Membre d’une autre coalition de l’opposition autour du parti démocratique du Sénégal d’Abdoulaye Wade, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a demandé à ce que « les responsables et auteurs de l’agression (soient) identifiés dans les meilleurs délais et traduits devant les tribunaux ».
Les affrontements ont fait une dizaine de blessés, dont deux blessés légers dans le camp de Doudou Ka et deux blessés à l’arme blanche dans le camp d’Ousmane Sonko, encore dans un état grave.
Source : RFI