Au Sénégal, les jours du marché historique de Sandaga, à Dakar, sont comptés. Ce site historique, et symbolique du commerce de la capitale doit être détruit puis reconstruit, pour des raisons de sécurité. Certains commerçants refusent le projet mis sur la table, mais pour le gouvernement, c’est inéluctable.
Téléphones, tissus, fruits et légumes, montres ou costumes, Sandaga, c’est le cœur battant du commerce dakarois selon Dame Niang. Il tient une petite boutique d’électronique, et y travaille depuis 30 ans. « Sandaga, c’est la plus grande université commerciale de l’Afrique de l’Ouest. Il y a des Guinéens, des Maliens, des Burkinabè. Dans les années 1990, si tu ne viens pas à Sandaga pendant les jours de fête, il te manque quelques chose. »
Sauf que le marché date de 1933. Pour le ministre de l’Urbanisme, Abdou Karim Fofana, c’est la sécurité qui est en jeu. « Il y a beaucoup de risque sur ce bâtiment. Beaucoup de rapports disent que ce bâtiment est impropre à l’habitation. Il fallait agir. C’est une reconstruction qui est financée par l’État qui se substitue aux communes, à hauteur de dix milliards. »
Les travaux devraient durer entre un an et demi et deux ans, le gouvernement prévoit des boutiques modernes, restaurants, parkings. Mais l’association des commerçants de Sandaga avait son propre projet. « Notre projet coûtait cinq milliard pour 1350 places pour les commerçants. Celui de l’État, c’est 750 places », s’offusque Vieux Touré, vice-président de l’association des commerçants de Sandaga.
Les autorités sont fermes: la destruction aura bien lieu, et les commerçants transférés dès que les sites de recasement seront prêts.
RFI