Dans le cadre de l’édition 2019 de Ségou’Art, l’ivoirienne Valérie Oka est en passe de rééditer son exploit de Dak’Art 2018 : inviter l’humanité à revisiter les figures noires disparues, qui ont marqué le monde. Dans une approche artistique qui allie la peinture au numérique, elle nous propose une exposition de belle facture : «La carte n’est pas le territoire». Quand le traditionnel crayon à papier rencontre le numérique, la réalité virtuelle ne peut être qu’éblouissante.
Telle est aujourd’hui la nouvelle trouvaille de Valérie Oka pour s’exprimer artistiquement. En principe, cet artiste n’est plus à présenter tant l’immensité de son travail artistique est reconnue au-delà des frontières de son pays. Au Mali, dans le cadre de la 2ème édition de Ségou’Art, cette artiste qui intègre allègrement le clan des seniors sur le continent africain, a osé ce que bon nombre de grandes célébrités de sa génération n’oseraient jamais faire : s’essayer à l’art numérique. Du 2 au 9 février 2019, dans la salle Abdoulaye Konaté de la Fondation du Festival sur le Niger, les œuvres de Valérie Oka, constituent une attraction particulière. En plus de représenter des figures emblématiques noires en Afrique et dans le monde, l’ivoirienne invite à la découverte d’une nouvelle façon d’apprécier une œuvre d’art, en utilisant le casque de la réalité virtuelle. Dans son exposition d’art contemporain numérique, intitulée «La carte n’est pas le territoire», l’artiste ivoirienne dans une démarche qui interroge la question de la frontière ou encore celle de l’identité, montre une exposition moitié réelle et moitié virtuelle. Dans une démarche bien dosée, l’artiste soutient que «la carte n’est pas le territoire». Pour la simple raison, selon elle «la carte est la vision qu’on donne des choses, tandis que le territoire est le réel, cette chose réelle que tente de représenter la carte». Et, pour nous le faire comprendre, l’artiste a décidé d’une mise en valeur des figures de l’Afrique et du peuple noir qui ont marqué l’histoire de l’humanité. Dans une performance à l’allure d’une installation d’un genre particulier où le visiteur est acteur de ce qu’il va voir à travers des casques de réalité virtuelle, Valérie Oka propose une exposition qui allie des portraits accrochés au mur à un outil numérique, qui prolonge l’exposition, d’où la notion de : moitié réelle et moitié virtuelle. L’exposition «la carte n’est pas le territoire» présente d’un côté des dessins/portraits de figures du peuple noir qui ont marqué l’histoire. De l’autre côté, nous sommes invités à nous faire transporter dans une galerie imaginaire, pour une réalité virtuelle. Où, nous retrouvons des figures de prou de l’histoire des indépendances africaines : les pères fondateurs, ou les pères de l’indépendance. Aussi, des grandes dames, souvent au sens figuré comme au sens propre, qui ont participé à l’écriture des belles pages de la promotion des noirs dans ce monde, n’ont pas été oubliées. Elles occupent la place qui a toujours été la leur dans le combat de l’émancipation du noir. Le travail de Valérie Oka est captivant à plus d’un titre. Et, il ne pouvait en être autrement quand on se rend compte que l’artiste a pris le soin de rappeler à notre mémoire collective et individuelle des illustres personnalités comme : Nelson Mandela, Aimé Césaire, Léopold Sedar Senghor, Bilie Holiday, Martin Luther King, Mohamed Ali, Félix Houphouët Boigny, Nkwamé Nkrumah, Louis Armstrong, Bob Marley, Fela Anikulapo Kuti… En alliant le dessin traditionnel au crayon digital, Valérie Oka explore une nouvelle approche qui l’aide à interroger les frontières entre l’art traditionnel et l’art numérique, entre le réel et le virtuel, entre l’histoire racontée et la vérité historique, entre «représentation» et «chose représentée». «Cette approche fait tomber les barrières de notre regard sur le monde…», a-t-elle indiqué. Dans tous les cas, pour Valérie Oka, «La carte n’est pas le territoire».
Assane Koné
Source: Le Reporter