Le 6 octobre 2021, 16 militaires maliens sont morts et 11 ont été blessés dans une « attaque complexe à l’Engin explosif improvisé (EEI) » entre Koro et Bandiagara, dans la région de Mopti. À l’instar de cette attaque, les incidents à l’EEI se multiplient, particulièrement dans les régions du centre et du nord où la menace est permanente tant pour les militaires que pour les populations civiles.
Une infographie du service des Nations Unies pour la lutte antimines (UNMAS), en date du 30 septembre 2021 donne un aperçu clair sur la menace explosive au Mali. À en croire cette source, depuis le début de l’année 2021, 151 incidents causés par des EEI ou des mines ont été enregistrés au Mali, faisant 282 victimes : 58 morts et 224 blessés.
Les régions du centre et du nord sont particulièrement touchées. 38% de ces incidents sont survenus dans la région de Mopti, 20% à Kidal, 19% à Gao et 11% à Tombouctou.
Rien que de juillet à septembre 2021, 12 incidents ont eu lieu dans la région de Gao, 18 dans la région de Kidal, 13 dans celle de Mopti, 4 à Koulikoro et 3 à Ségou.
Dans 67% des cas, les Engins explosifs improvisés sont activés par les victimes, 16% par télécommande et 4% sont qualifiés de complexes. Parmi les victimes, 76% sont issus des rangs des forces nationales et internationales et 24% sont des civils, populations locales et travailleurs humanitaires. Toutefois, comparé aux 3 dernières années, le nombre de victimes civiles est en baisse. 85 jusqu’à présent en 2021 contre 249 en 2018 (le plus lourd bilan), 226 en 2019 et 202 en 2020.
Les groupes terroristes ont fait de l’utilisation de ces armes une de leurs méthodes d’attaques favorites. Ainsi, ils évitent une confrontation directe avec des forces armées ou peuvent ralentir ces dernières en vue d’une embuscade. La menace croissante est prise au sérieux. Barkhane a annoncé avoir neutralisé le 7 octobre le chef du réseau de poseurs d’EEI du groupe terroriste Ansarul Islam, allié à AQMI. Une opération menée en coordination avec les FAMa et les Américains.
Par ailleurs, outre EEI, les Restes explosifs de guerre (REG) font également des victimes. 6 accidents REG sont survenus depuis janvier 2021. Ils ont causé la mort de 3 personnes et fait 9 blessés.
Mohamed Kenouvi
Source : Journal du Mali