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Sécurité-diplomatie : mise à la porte au Mali, la France cherche refuge

Au seuil du sommet Union africaine-Union européenne, les 17 et 18 février, la France a annoncé le départ de sa force militaire du Mali. Depuis cette annonce, les réactions et les mises en garde se multiplient sur le continent.

« […] Chacun gardera en mémoire que les Maliens ont réussi, sans tirer un seul coup de fusil, à faire partir une des armées les plus puissantes au monde », a indiqué Bruxelles 2. L’annonce de cette décision de retrait de la force Barkhane, au Mali depuis 2013, a donné lieu à de vives réactions sur le continent africain, notamment au Niger, au Tchad ainsi qu’au Sénégal. Ce qui ressort largement de différentes interventions, c’est un constat d’échec de cette force au sahel.

Force déstabilisatrice ?

Venue pour combattre le terrorisme, cette force française n’a pas réussi à vaincre les rebelles, terroristes et djihadistes. « Telle une hydre qui renaît sans cesse, plus les Français “ neutralisent ” […] de rebelles et terroristes, plus ils suscitent l’hostilité et des recrutements », indique le site Bruxelles 2. En raison de ce sentiment d’échec majoritairement partagé par les Sahéliens, nombreux sont ceux qui haussent le ton pour désapprouver tout redéploiement de la Force Barkhane.

Dans une émission radio consacrée, vendredi 18 février 2022, à ce départ précipité de la force française du Mali, plusieurs intervenants sur Voice of America (VOA) ont exprimé leur opposition à la présence de Barkhane sur le sol sahélien en raison de son échec patent. C’est pourquoi, d’ores et déjà, des citoyens nigériens, interrogés par cette radio se sont opposés à toute idée de redéploiement de cette force dans leur pays. Une force qu’ils qualifient d’ailleurs d’« illégale et illégitime ». Illégale parce que s’agissant d’un déploiement jamais autorisé par l’assemblée nationale, et illégitime, parce que jamais demandée par les populations. Ce qui conduit ces citoyens à conclure qu’il s’agit d’une « force déstabilisatrice ».

Il reste donc évident que c’est le temps qui a mis à nu l’efficacité de cette force qui n’a jamais réussi à empêcher les tueries massives des populations aussi bien au Niger qu’au Mali par des terroristes évoluant sur motos. Des moyens de déplacement facilement repérable et destructible par Barkhane en raison de ses moyens colossaux.

« Un mouvement de fond plus large »

Face à de tels constats d’échec, les Nigériens mettent en garde contre toute tentative d’installation de cette force « errante » sur leur territoire. « De la même manière qu’elle a contribué à la destruction du Mali, ses résultats pourraient être les mêmes au Niger », craignent-ils. Mêmes réserves exprimées par certains Tchadiens sur VOA.

Interrogé par le même média, l’analyste sénégalais, Ibrahima Kane, a estimé que ce retrait est une preuve de la perte d’influence de la France en Afrique. Selon lui, ce retrait doit profiter au Mali ainsi qu’aux autres États du Sahel qui doivent désormais repenser les systèmes de défense sans la France. Cet analyste conclut que la France n’est plus capable de jouer le leadership qu’elle a joué dans le passé.

Il ressort de ces témoignages que les dirigeants qui accepteront le redéploiement de Barkhane sur leur territoire pourraient se créer des brouilles avec leur population qu’ils prendraient en otage.

Selon l’analyse de Bruxelles 2, « ce qui se passe au Mali n’est pas singulier ». Cette crise « ressemble à un mouvement de fond plus large. Partout en Afrique surgit une revendication de souveraineté, d’assurer son propre contrôle de sécurité, d’indépendance ».

Pour reprendre un Nigérien sur ce départ de Barkhane, « L’histoire, le temps a révélé la réalité et la réalité révélée par l’histoire, par le temps ».

Correspondance particulière

Source: Le Pays
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