Malgré le renforcement des effectifs de l’Opération Barkhane au Sahel avec l’annonce de 600 nouveaux éléments, les jours à venir s’annoncent difficiles dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. En effet, comme annoncé, des sources concordantes indiquent que le début de l’allègement du dispositif américain a déjà commencé. Jusqu’où iront les USA dans ce retrait du Sahel ?
La visite du ministre des Armées françaises, Florence Parly à Washington du 27 au 28 janvier dernier pour tenter de convaincre le secrétaire d’État à défense américain Mark ESPER de maintenir à flot le dispositif américain au Sahel ne semble pas servir à grande chose. Et pour cause, en plus de l’amorce de son désengagement dans cette partie du continent africain, il nous revient que Washington est plus que jamais divisé sur le dossier.
Selon les sources, le chef du Pentagone, Mark Esper, plaide activement pour un retrait substantiel des moyens américains déployés dans la bande Sahélo-saharienne (BSS). Le Secrétaire d’État, Mike POMPEO, est quant à lui aussi partisan d’un désengagement minimum. Mais, à ce jour, c’est l’option du retrait massif qui tient la corde, dit-on ; elle est soutenue par le général PAUL NAKASONE, Directeur de la National Security Agency (NSA), et le Conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Robert O’Brien. Les mêmes sources rapportent que Washington a d’ores déjà rapatrié deux avions ravitailleurs du Niger et prépare le retour d’une dizaine de drones. Ainsi, depuis début janvier 2020, les États unis ont diminué la cadence de leurs opérations de renseignements et les drones américains ne survolent plus certaines zones telles que le lac Tchad.
Il s’agit donc, d’une grosse inquiétude pour les États du Sahel et la France en raison du rôle important joué par les États unis dans le renseignement et le ravitaillement en vol des avions militaires qui pourchasse les terroristes.
Il reste à espérer que les dispositions annoncées par Paris pour minimiser ce retrait produisent leurs effets. En effet, selon des sources concordantes, la France avait commencé à anticiper ce retrait en décidant d’armer ses drones qui ont mené leurs premières frappes fin décembre au Mali. Six drones supplémentaires sont attendus au Niger d’ici à la fin de l’année, ce qui portera à neuf le nombre d’appareils. Le général Lecointre a indiqué que l’armée disposerait à ce moment-là des mêmes moyens d’interception des communications que les États-Unis.
Paris cherche aussi à attirer de nouveaux partenaires européens pour arrondir les angles.
Par Sidi DAO
INFO-MATIN