Du 5 au 9 mars, à Bamako, la mission Eucap-Sahel/Mali organise, en étroite collaboration avec la Cellule de coordination régionale, une formation sur la sécurisation des frontières et la lutte contre les migrations irrégulières. Elle s’adresse au personnel d’encadrement et de commandement des polices aux frontières des pays du G5-Sahel.
Cette première formation régionale réunit quinze commissaires et officiers en charge dans leurs pays respectifs de l’encadrement et du commandement au sein des Points de Passage Frontière terrestres et aériens des 5 pays de la sous-région. Ils sont venus du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad afin de renforcer leurs capacités opérationnelles dans le contrôle et la surveillance des frontières.
Cette session pédagogique vise également à accroitre les connaissances des participants et à leur donner les outils indispensables pour renforcer leurs capacités en gestion des frontières, et l’identification de la législation internationale relative à la traite de personnes et au trafic de migrants. Enfin, cette rencontre est une véritable opportunité pour échanger, partager des expériences professionnelles vécues quotidiennement, et développer la coopération entre les différents pays représentés.
“Cette formation est vraiment la bienvenue !” nous livre Moussa, chef de la police aux frontières à Lan, au Burkina Faso. “Nous sommes venus chercher des outils pour nos activités du quotidien, notamment des techniques dans la lutte contre la fraude documentaire et la recherche du renseignement. Nous avons besoin de mieux appréhender la stratégie de gestion et de contrôle aux frontières. Les Burkinabés ne sont pas habitués à ce nouveau contexte sécuritaire. Avec le dramatique attentat que vient de connaitre notre pays, notre perception de la menace a changé. On sait maintenant que ça peut arriver partout. Que nous ne sommes pas épargnés. Notre détermination n’est pas moindre, mais notre vigilance est accrue. Le gouvernement prévoit le recrutement de 2500 policiers par an pendant 3 ans, avec un renforcement des postes de contrôle frontaliers”.
Mohamed Asker, doyen des stagiaires, est le commissaire central dans la ville de Port Etienne en Mauritanie, frontalière avec le Maroc et l’Algérie. Pour lui aussi, la formation dispensée par Eucap-Sahel/Mali est une excellente initiative. “C’est la première fois qu’il y a une formation qui permette de réunir les polices des frontières des cinq pays de la sous-région, dans une approche globale. La création du G5-Sahel était nécessaire. Il faudrait une composante police, en complément de la composante militaire. Cela permettrait une meilleure collaboration dans la lutte contre la criminalité organisée et dans le renseignement”.
Malgré ses 35 ans d’expérience dans le domaine, pour Mohamed Asker “les connaissances et le savoir-faire des formateurs d’Eucap nous permettent d’améliorer les pratiques en matière de sécurité des frontières. C’est une réelle plus-value technique, un partage d’expérience indispensable”.
Objectifs spécifiques de la formation :
- Apporter de nouvelles performances et un nouveau savoir-faire aux stagiaires ;
- Accroitre et mettre à jour les connaissances des stagiaires des pays Apporter de nouvelles performances et un nouveau savoir-faire aux stagiaires sur les standards internationaux ;
- Renforcer les capacités en gestion des frontières des stagiaires ;
- Identifier les textes internationaux et nationaux, relatifs à la lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants ;
- Développer la coopération entre stagiaires des pays du G5 Sahel face aux mêmes défis sécuritaires.
Le Confident