Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Secteur privé malien : Enjeux et perspectives de développement

reunion secteur prive mali

Le Mali est connu comme étant un pays dont l’économie repose essentiellement sur le secteur primaire qui contribue pour 45% à la constitution du Produit Intérieur Brut (PIB). Mais, l’importance de ce secteur s’est rarement traduite par  la réalisation d’actions concrètes visant à valoriser  les potentialités  où le Mali a des avantages comparatifs avérés. Les années passées, beaucoup d’efforts ont été faits dans le sens du développement du secteur.

Ces efforts ont porté, entre autres sur : la mise en œuvre d’un Code des investissements  attractif ; les réformes juridiques telles que la mise en application des textes de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA), la formation des magistrats, la lutte contre la corruption, etc ; la réforme fiscale : simplification et élargissement de la base imposable, harmonisation avec les accords de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, etc ; la mise en place d’un cadre de concertation Etat-Secteur privé et d’une politique d’appui à ce dernier ; la création de l’Agence Nationale de Promotion des Investissements pour favoriser les investissements directs étrangers et nationaux dans le pays ; la  réforme du secteur financier pour faciliter l’accès au crédit et stimuler la mobilisation de l’épargne ; et la mise en œuvre d’une politique de développement des filières porteuses.

Malgré ces initiatives salutaires, le secteur privé reste toujours confronter à d’énormes difficultés qui, si on n’y prend pas garde, pourrait compromettre son développement. Ces difficultés ont pour noms : le problème de l’accès des entreprises au crédit à travers la frilosité des banques; l’inadaptation des services financiers offerts par les banques aux besoins des entreprises; l’environnement fiscal assez lourd de surcroît non incitatif; le taux exacerbé des entreprises évoluant dans le secteur non structuré; l’insuffisance de garanties juridiques découlant des contentieux liés aux affaires, compte tenu de la non maîtrise des textes de l’OHADA par certains acteurs ; l’absence de main d’œuvre qualifiée répondant aux besoins réels des entreprises ; et l’inadaptation des Fonds de garanties  existants en considération des besoins réels des opérateurs économiques.

Face à ces constats, il est plus qu’important de proposer des solutions claires et des plus appropriées aux différents problèmes ainsi posés. Les développements qui suivent, s’inscrivent justement dans cette logique pour un développement radieux du secteur privé malien. Pour ce faire, nous recommandons fortement la création d’une banque des PME-PMI et le renforcement dans la même veine des Fonds de garantie existants (FARE, FNEJ) ou en gestation (Fonds de Garantie du secteur privé). Aussi, des dispositions doivent être prises pour revoir la fiscalité des entreprises. Le taux de l’Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux (IBIC) doit être revu à la baisse de 30% actuellement à 25%. Ceci aura pour impact majeur de juguler les velléités d’évasion fiscale que certaines entreprises nourrissent. Et pour les MPME, l’impôt synthétique doit être  maintenu, mais le seuil devra être revu à la hausse, notamment de 30 millions FCfa à ce jour  à 50 millions FCfa.

Pour ce qui est de la baisse du taux des entreprises évoluant dans le secteur non structuré, une autonomie doit être donnée aux structures faîtières (APCAM, APCMM) pour qu’une distinction claire et notable soit faite entre les commerçants, les artisans et les agriculteurs. Dans le même ordre d’idées, chaque corporation fera les démarches auprès de son institution pour acquérir la forme juridique adéquate. Aussi, les démarches administratives pour l’obtention d’agrément (Clinique, pharmacie, école…) doivent être allégées à travers la création d’une synergie avec l’Agence pour la Promotion des Investissements ; toutes choses, tendant à faciliter les démarches pour les entrepreneurs.

Aussi, l’économie malienne étant essentiellement à vocation agro-sylvo-pastorale, des dispositions doivent être prises pour accompagner la mécanisation de celle-ci. Dès lors, le métier d’agriculteur sera bien perçu d’autant qu’il s’agira désormais d’entreprise agricole. Aussi, une chaîne de valeur doit être mise en place en vue de promouvoir le volet transformation. Dans la même veine, un plaidoyer sera fait pour que la banque des PME-PMI qui sera créée, puisse accompagner tout ce processus.
Enfin, les acteurs impliqués dans le développement du secteur privé (magistrats, conseillers juridiques, managers) doivent continuellement recevoir des formations dans la cadre de l’OHADA et la formation professionnelle doit être positionnée pour permettre aux employeurs de former leurs employés aux vrais besoins de leurs entreprises respectives.

Cheick Oumar SOUMANO
Spécialiste en entrepreneuria

Le flambeau

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct