Les menuisiers maliens vivent un véritable calvaire ces temps ci. Les artisans du bois voient chaque jour leurs affaires chutées. Et ce, à cause des meubles importés, prisés par la clientèle locale.

L’importation incontrôlée des meubles constitue aux yeux des menuisiers maliens une concurrence déloyale. Car la vente de ces articles d’autres pays porte un coup dur aux fabrications locales. Du coup, ces travailleurs de bois au Mali, en plus de manque d’outils adéquats, de la hausse des impôts, d’espaces nécessaires sont confrontés au succès des meubles importés sur le marché national. Etant donné que la clientèle malienne affiche une préférence sur le bois « rouge » qui selon les menuisiers coûte très cher et est parfois hors de la portée des acteurs du secteur, nombreuses des fabrications locales sont laissées pour compte.

Distribuer de plus en plus à travers le Mali, notamment dans les services et administrations publics que privés, les meubles importés ont été imposés avec fracas aux consommateurs maliens. En plus du fait que presque  tous les grands commerçants l’importent et l’exposent au détriment des ceux façonnés par nos génies du bois.

Partant, les ébénistes du pays ne savent plus à quel saint se vouer. Selon Karim Sidibé, un menuisier, installé à Magnambougou, l’attitude des autorités maliennes constitue un pied de nez à la main d’œuvre locale. « Si vous allez dans leurs bureaux et dans leurs maisons, il n’ya que de meubles venus de l’étranger. Ce qui fait que nous sommes loin de sortir du gouffre dans lequel nous vivons », a-t-il affirmé avant d’ajouter que beaucoup de menuisiers sont confrontés au manque de certains matériels, notamment ceux de finition. Comme en témoigne Oumar Traoré, un menuisier « le matériel avec lequel nous travaillons est devenu trop cher et difficile à trouver, si l’autorité pouvait accorder une subvention dans ce sens, les produits locaux en bois seront de la même qualité que ceux importés ».

Son de cloche différent chez certains clients. Pour eux, le principal problème avec les menuisiers maliens se situe dans le non respect de rendez-vous fixé. Et dans une certaine mesure dans le manque de créativité en matière de confection de meubles. « C’est toujours les mêmes meubles dont la finition n’impressionne plus comparativement aux meubles venus de la Chine ou de Dubai », clame une cliente.

En tout au regard du fossé entre la demande et l’offre, les acteurs de la menuiserie malienne ont du chemin pour avoir gain de cause dans cette concurrence, jugée deloyale.

Fily Sissoko                        

Source: Tjikan