Menace de poursuite judiciaire sur les ministres des Finances et de la Communication
Après deux semaines d’inspection à Bamako, le rapport accablant du Fonds monétaire international (FMI) a été rendu public. Le tableau n’est pas réluisant pour notre pays. Au contraire, le ciel malien s’assombrit davantage avec la découverte de plusieurs autres milliards de FCFA et une cagnotte colossale partagée entre des ministres. Le pot-au-rose a été découvert et l’actuel président du Mali se propose de sévir à la demande de l’argentier international. Il ne peut pas en être autrement car l’instituion monétaire planétaire a promis d’ouvrir le robinet au Mali en décembre prochain. Cette bouffée d’oxygène n’a pas laissé IBK indifférent face à certains goulots d’étranglement qui annihilient l’équilibre économique de notre pays. Le grand IBK sortira t-il ses gongs et faire honneur à son statut ?
Le peuple souffre, IBK aussi, le Mali également. Outre la refection du Palais présidentiel, la résidence du Chatelain de Sébénikoro, la construction, selon des sources d’Héliport à Koulouba et à sa résidence, l’achat et la surfacturation d’un avion présidentiel, l’achat d’un véhicule à plus de 600 millions FCFA, le gouvernement a occulté les secteurs sociaux dans un pays fissuré en lambeaux, sucé jusqu’à la moelle et agonisant. Tout un panorama de dépenses extraordinaires soutenues par un gouvernement laxiste et inimaginatif. Sur instruction du FMI, Ibrahim Boubacar Kéïta entend reparer cette faute. Au boulot donc IBK.
Oui, reparer la faute pour revenir à de meilleurs sentiments et rétablir ipso facto le fil conducteur avec l’institution monétaire internationale.
Surfacturation
Il faut rappeler que c’est dans la presse que l’affaire dite du contrat d’armement et d’achat de l’avion présidentiel a été rendu public. Toutefois, il est constat qu’il y a eu une surfacturation de 29 milliards de FCFA sur les 69 milliards annoncés. Sur ce montant irrégulier, 10 milliards auraient servi à différentes personnes de lécher leurs babines puisque l’Etat est leur vache laitière.
Parmi les personnes citées, il y a l’actuel ministre de la Communication Camara, le premier, selon nos sources à informer IBK que le ministre des Finances a trouvé la solution de garantir le marché avant que le président malien n’acclame cette décision. IBK a applaudi parce qu’il « ignore » les procédures qui régissent la matière. A notre avis, il s’est trompé de bonne foi et ne savait pas qu’il a été piégé. D’où sa colère actuelle.
L’autre personnage ayant joué un rôle clé dans l’affaire, c’est le ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga aujourd’hui en Centrafrique. Il est avec Fily Bouaré, la locataire de l’Hôtel des Finances, l’une des têtes pensantes de ce qu’il convient d’appeler l’opération « Bonne sauce ».
Aujourd’hui, une menace de poursuite judiciaire plane sur les ministres incriminés. IBK ayant promis au FMI de sévir, il faut s’attendre à ce qu’ils soient exfiltrés du gouvernement pour leur mise à la disposition de la justice. Selon l’entourage d’IBK, le remboursement de la cagnotte reçue n’est pas la panacée car aucun déprédateur ne sera épargné.
Pour le chef de la mission du FMI, « le gouvernement doit être transparent sur toutes les opérations qui se sont mal passées ».
Acculé, le même gouvernement a accepté d’informer l’opinion publique nationale et le FMI sur les sanctions qui devront être appliquées aux agents qui ont fait obstacle à la loi. Sacré FMI !
Affaire à suivre.
Issiaka Sidibé