Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de droit à l’avortement, un nouveau réseau de l’avortement sécurisé en Afrique de francophone porté par l’ONG IPAS a vu le jour. Le lancement officiel de l’Organisation pour le dialogue pour l’Avortement Sécurisé en Afrique francophone – ODAS a eu lieu le mardi 28 septembre 2021, dans la salle de conférence de l’hôtel Olympe International. C’était sous la présidence de la représentante du ministre de la Santé et du Développement social, Bintou Tine Traoré.
Ce nouveau réseau dénommé « Centre ODAS » est porté par l’ONG IPAS est une organisation pour le Dialogue pour l’Avortement pour améliorer l’accès à un avortement sécurisé dans les pays d’Afrique francophone. Le lancement officiel au Mali a eu lieu le 28 septembre 2021, journée dédiée au droit à l’avortement dans le monde. La cérémonie a enregistré la présence de la représentante du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Maïga Aïssata Niaré, de la 5ème adjointe au maire de la Commune représentant le premier responsable municipal, Haïdara Oumou Touré, le représentant du CNJ, Lassana Samaké ainsi que plusieurs acteurs de la santé sexuelle et reproductive.
Dans son allocution, la représentante au maire de la commune 5 du District de Bamako, Haïdara Oumou Touré a indiqué que le débat sur l’avortement dans la société malienne a toujours été un sujet de controverse, surtout de polémique. « L’interruption volontaire de la grossesse dans la société traditionnelle est considéré comme un sujet tabou », a estimé Mme Haïdara.
Dans son discours de lancement officiel du « Centre ODAS », la représentante du ministre de la Santé et du Développement social, Bintou Tine Traoré a indiqué que l’avortement est un sujet complexe et sensible à aborder dans nos sociétés. Pourtant beaucoup des femmes le font en catimini. « Selon le Rapport pays de KIT pour la SOMAGO en 2018, très peu d’informations sont disponibles sur l’avortement au Mali », a-t-elle laissée entendre. Selon elle, les chiffres dont « nous disposons sont souvent basés sur les estimations. La petite quantité d’études disponibles est caractérisée d’une part le fait qu’elles n’ont pas été l’échelle nationale et d’autre part, il y a une diversité de méthodologie qui ne permet de faire une estimation fiable de l’ampleur de l’avortement en général et celui provoqué en particulier . La quasi-totalité des études ont été menées dans les structures de santé soit sur les complications d’avortements soit sur les avortements reçus en consultations », estime-t-elle.
Notons que ce projet s’inscrit en droite de la mise en œuvre du protocole de Maputo à travers la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, consistant à favoriser l’autonomisation de la femme en Afrique. Selon le point du Centre ODAS au Mali Kassoum Coulibaly, ce projet vise à contribuer au droit de la santé sexuelle et reproductive de toutes les femmes et filles de l’Afrique francophone.
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS