Initialement prévue pour le 30 décembre 2018, puis reportée au 15 mars et enfin au 30 mars 2019, l’arrivée de l’eau de la Station de Kabala dans nos robinets n’est toujours pas effective. Et pourtant, toutes les garanties avaient été données par le Bureau de contrôle et les chefs d’entreprise quant au respect de la nouvelle date à savoir fin mars 2019.
Mieux, le 11 février 2019, le ministre de l’Énergie et de l’eau, Sambou WAGUE, s’est rendu sur les sites pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. Ce jour, il a déclaré : « les travaux sont presque terminés et au 30 mars plus tard, l’eau potable sera mise à la disposition de la population de Bamako et environs à travers le réseau SOMAGEP ». Hélas le miracle n’a pas eu lieu !
Comme, il fallait s’y attendre, en son temps, la presse a fait de cette bonne nouvelle ses choux gras, car le Projet d’alimentation en eau potable de Bamako, à partir de la localité de Kabala, est censé mettre fin à la corvée d’eau des populations de Bamako et environs, en ce début de forte chaleur.
A travers ce énième rendez-vous manqué, non seulement le ministère de l’Energie et de l’eau ment à la population, mais fait mentir la presse à ses fidèles lecteurs et auditeurs.
Sinon, comment comprendre qu’un projet qui a servi de campagne pour la réélection du Président IBK connaisse un tel sort ?
Pis, sachant bien que le rendez-vous de décembre 2018 n’était pas tenable, les entreprises en charge du projet sont allées jusqu’à simuler, en octobre 2018, et en plein jour (11h du matin), un incendie sur l’un des décanteurs pour certainement préparer les Bamakois à un éventuel, mais certain, retard de la fin des travaux. La preuve : le rapport des enquêtes promises tarde toujours à faire jour.
En tout cas, si les entreprises peuvent se permettre de couvrir leurs lacunes avec ces arguties, pour les consommateurs dont les robinets sont à sec, rien ne saurait justifier ce nouveau faux rendez-vous.
En effet, aujourd’hui, le stress hydride a franchi tous les seuils du tolérable et su supportable pour des milliers de familles des quartiers périphériques de la capitale qui passent des journées, voire des semaines, sans eau dans leur robinet.
Des femmes ont témoigné que la crise d’eau a contribué à ébranler plusieurs ménages, car elles sont obligées d’aller chercher le précieux liquide à des heures tardives, au moment où leurs maris ont besoin d’elles.
Si l’on ne peut parler, pour le moment, de faux bond des autorités, un rendez-vous important vient d’être manqué sur lequel les habitants de la capitale et environs misaient pour voir la fin de la corvée d’eau.
En réalité, Kabala, la plus grande station de production d’eau potable à Bamako, après la 1ère réalisée en 1956, est l’espoir de toute une population.
Kabala va renforcer la production d’eau potable pour permettre aux populations de Bamako et environs, raccordées au réseau de la SOMAGEP, de disposer d’eau courante 24 h/24 h dans leurs familles et de procéder à une extension du réseau afin de raccorder les familles qui ne le sont pas encore. Avec l’explosion démographique, la demande en eau de la ville de Bamako dépasse la production. Or, depuis 2009, aucune augmentation de capacité n’a été réalisée et pendant la même période, le nombre d’usagers a augmenté de 40%. Pour faire face à cette situation, la seule alternative, qui prévalait, était la construction d’une nouvelle station avec une capacité de production de 140 000 m3/jour d’eau potable ; la réalisation de 20 000 m3 de stockage, ainsi que la pose de 300 km de conduites, avec 70 000 branchements et 400 bornes fontaines.
Mais hélas, voilà qu’on vient de nous faire mentir encore. Mais, le plus grave, les responsables du projet n’ont pas daigné faire même un petit communiqué pour s’excuser ou annoncer une nouvelle date qui serait pour les plus sceptiques comme une énième chimère, à moins qu’ils ne voient l’eau de Kabala couler dans leurs robinets !
Par Sékou CAMARA
Info-matin