Le vendredi 9 juin 2023, les Maliens, particulièrement ceux de la première région, ont été émerveillés de voir le train siffler de nouveau sur les rails entre villes et campagnes, dont les activités génératrices de revenus sont liées au trafic ferroviaire. Comme le train, l’usine de la COMATEX aussi sifflera ce matin après une cérémonie une officielle de relance qui sera présidée par le président de la transition. Ces deux bonnes nouvelles sont le fruit de la volonté affichée des autorités de la transition de redonner le travail à des milliers de Maliens qui ne savaient plus à quel saint se vouer pendant des années.
Après le train dont la relance est effective, les plus hautes autorités de la Transition sont déterminées à remettre à flot la Compagnie malienne des textiles (COMATEX), l’Usine malienne de produits pharmaceutiques (UMPP). Elles affichent clairement leurs ambitions pour le redémarrage des activités de ces deux fleurons de l’industrie nationale.
Ainsi, on apprend qu’une série de mesures est prévue pour assurer l’équilibre aussi bien sur le plan commercial que dans la gestion financière de l’UMPP.
Quant à la COMATEX, après son adoption par le conseil des ministres, le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2023-013/PT-RM du 16 mars 2023 portant création de la COMATEX-SA a été approuvé le lundi 29 mai dernier par le Conseil national de Transition (CNT) à l’unanimité des conseillers présents.
Ce texte porte essentiellement sur le plan de relance de ce fleuron de notre économie nationale.
Afin de préserver les emplois et compte tenu de la position stratégique de la société pour le développement économique du pays en général, et de la région de Ségou en particulier, le gouvernement a opté pour le redressement judiciaire.
À cet effet, le ministère de l’Économie et des Finances a, en rapport avec celui de l’Industrie et du Commerce, entrepris des actions prioritaires, notamment la soumission d’une communication verbale au conseil des ministres en novembre 2021 avec un plan de relance pour permettre à la société de faire face aux difficultés.
Il y a des années, ces compagnies faisant la fierté du Mali. Toutefois, l’expérience a démontré que la mauvaise gouvernance au sein de ces entreprises nationales en a été la cause des différentes chutes.
Pour la SOPAFER-Mali (ex-Transrail), les différents dysfonctionnements décriés par les usagers et les observateurs ont été, entre autres : la corruption, et la négligence dans l’entretien des locomotives, la mauvaise gestion des recettes, notamment les frais de transport des usagers et de leurs bagages.
La preuve, le mot ‘’Douga’’ ou le ‘’vautour’’ en français est un concept venu né de la mauvaise gestion des frais de billets de transport des différentes locomotives. Cette pratique consistait à payer la moitié du tarif normal aux convoyeurs, au lieu de payer l’intégralité aux guichets.
Avec la nouvelle équipe qui a désormais la charge de gérer les revenus la nouvelle compagnie de transport ferroviaire, il est impératif de leur conseiller d’être vigilants, et surtout sérieux, dans la gestion des fonds pour que le train continue de siffler au grand bonheur des Maliens.
Pour la COMATEX, après une première liquidation et une deuxième, les 1300 employeurs de la société de textile sont heureux de reprendre le travail dans quelques heures. Elle dispose désormais d’une nouvelle Direction et un nouveau Conseil d’administration qui, selon les syndicats, veilleront à la bonne marche de l’entreprise.
En tout état de cause, la bonne gestion des ressources de ces firmes est le gage d’une stabilité socioéconomique de notre pays, puisque la survie des milliers de Maliens en dépend
PAR CHRISTELLE KONE
Source : Info Matin