Très attendu depuis longtemps, le processus de DDR a été enfin lancé, le mardi dernier, à Gao, avec la phase cruciale d’enregistrement des combattants, sous la présidence des autorités politiques, militaires, administratives ainsi que des responsables des groupes signataires de l’accord pour la paix. Cette étape consacrée par l’accord est une phase décisive dans la stabilisation et sécurisation du pays. Plus jamais, l’intégration ne doit servir de prime à la rébellion au Mali.
Très attendu depuis longtemps, le processus de démarrage du DDR a été enfin lancé le mardi dernier à Gao sous la présidence des autorités politiques, militaires, administratives ainsi qu’aux membres des groupes signataires de l’accord pour la paix. Cette étape consacrée par l’accord est une phase cruciale dans la stabilisation et sécurisation du pays comme déclaré par les différents acteurs présents à l’événement.
Pour la mise en œuvre de ce processus entamé depuis ce mardi, chaque partie signataire de l’accord doit fournir des éléments pour la formation de la nouvelle armée malienne réconciliée. Elle sera constituée de façon paritaire par des forces des groupes armés signataires et des Fama. En principe le processus devait se poursuivre jusqu’à la fin du mois afin de désarmer ceux qui possèdent encore les armes. En plus de faciliter le retour de la paix, la cohésion sociale et la confiance entre les différentes parties, le DDR est censé permettre de réduire considérablement la circulation des armes dans le pays.
Mais sans langue de bois, la réussite du DDR passe par le respect des critères d’éligibilité déterminés par le Comité de suivi de l’accord (CSA). Ces critères prennent en compte notamment l’âge, la compétence et l’aptitude physique des combats. En dépit du consensus autour de ce point, la CMA a levé le bouclier en demandant l’intégration de certains de ses éléments à des grades supérieurs de l’armée.
Notre pays, qui n’est pas à sa première expérience en matière de DDR doit tirer les enseignements et les erreurs du passé. Ainsi, les critères « une personne, une arme » pour intégrer les rangs de l’armée nationale a particulièrement montré ses limites. En effet, par le passé, des éléments groupes armés sans aucune vocation ni compétence requise ont été « bombardés officiers dans l’armée ». Également, des individus inaptes physiquement ont intégré différents corps des forces armées de défense et de la sécurité du pays, au nom de la paix. Le résultat est connu, après la flamme de la paix en 1996 (les rebellions de 2006, 2012…).
Certes le processus est très en retard sur le programme initial, mais l’État doit veiller à ce que les personnes qui seront intégrées dans l’armée soient aptes à répondre aux exigences des corps.
Le processus de Désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) des ex-combattants ne doit plus être une prime à la rébellion pour. Il doit respecter notamment les critères de compétence et d’aptitude physique pour les combattants qui veulent intégrer l’armée nationale. Ce, afin de permettre à la nouvelle armée d’atteindre ses objectifs de garantir, l’unité nationale, l’intégrité territoriale, de sécurisation du pays et de la protection de la population.
Par Sikou BAH
Source: info-matin