Les incendies dans les marchés, les commerçants doivent aussi balayer devant leur porte. Jusque-là, ce sont les maires et les gouverneurs qui sont clashés par ci et là comme des responsables de cette situation. Mais, quelle est la part de responsabilité des occupants des lieux?
Revenons sur le fait récent dans lequel une partie de marché de « Dossolo TRAORE» communément appelé le marché de Médina-Coura a pris feu. C’était dans la nuit de lundi au mardi.
Plusieurs kiosques et hangars sont partis avec la flamme faisant de nombreux dégâts importants estimés à coût des millions de FCFA. Ce n’est pas un fait rare. Il est récurrent depuis quelques années que les marchés et autres lieux publics prennent feu.
Auparavant, il y a eu des incendies au marché de Kayes, à la Maison de l’artisanat, et c’est la deuxième fois que le marché de Médine soit brûlé pour ne citer que ces quelques exemples.
La plupart des cas, ces incendies sont dus à des branchements illicites d’électricité. Pour des facilités, sont nombreux des commerçants qui ont opté pour des branchements anarchiques d’électricité avec des installations faites par tout-venant en ignorant les charges que les compteurs peuvent supporter. Certains, pour éviter l’interruption par surcharge, attachent l’interrupteur avec des cordes.
Le risque est connu pourtant de tous, mais on le fait quand même.
Cette pratique, elle, n’est pas l’œuvre des autorités politiques ni administratives du pays qui, tout au contraire, ont initié des campagnes pour combattre la situation en vain.
Et, lorsqu’il y a feu, l’intervention des sapeurs-pompiers pour minimiser les dégâts devient aussi un casse-tête. Il est impossible souvent pour ceux-ci de se faire du chemin pour accéder aux lieux.
Les kiosques, les étals, les hangars sont construits dans tous les sens, sans aucune observation de norme de passage. Les passages sont tellement étroits qu’il est même difficile pour les clients à certains niveaux d’accéder aux commerces à fortiori des camions de la protection.
En témoigne toujours le cas du marché de Médine, l’opération d’extinction a pris du temps du fait que les sapeurs-pompiers ne pouvaient intervenir comme ils le veulent, selon plusieurs témoins. Sinon, soutiennent-ils, il était possible de limiter les dégâts.
Cela doit-il être mis à l’actif de l’État et aux maires?
Il est temps que ces dégâts soient des leçons pour les commerçants afin qu’ils s’assument.
Cependant, ceux-ci ne dédouanent pas aussi l’État et les maires à jouer leurs responsabilités. En grande partie, ils sont beaucoup intéressés à l’argent que ces commerçants font renter dans leurs caisses à travers les taxes, les «salés», etc. Il n’y a pas eu malheureusement de véritable ristourne en contrepartie pour organiser le marché. Comment imaginez ce marché qui génère autant d’argent pour l’État et les collectivités, sans une seulement station d’extincteur d’urgence?
Si par ailleurs, la situation a pris de l’ampleur par le « laisser-aller et laisser-faire» des autorités par le passé, les nouvelles autorités sont interpellées pour prendre des mesures idoines afin de remédier à la situation. Le marché de Médine est dans un état délabrement total.
Ces faits ne sont pas des fatalités, mais les conséquences des agissements des acteurs.
Par Sikou BAH
Source: Info-Matin