Le dernier gouvernement Boubou Cissé a démissionné le 11 juin 2020 et depuis, le Mali est sans exécutif. Après la nomination d’un Président et d’un Premier ministre de la transition, les Maliens s’impatientent de connaitre la composition du gouvernement des 18 mois de transition. Qu’est-ce qui bloque la formation du gouvernement ?
Après plusieurs jours de tractations, le feuilleton du choix d’un Président et d’un Premier ministre civils pour conduire la transition, exigé par la CEDEAO, a été résolu. Mais les regards sont toujours tournés vers les militaires de Kati pour la formation du gouvernement de transition, dont ils ont leur mot à dire. Au fur et à mesure que les jours passent, les Maliens ne savent plus où mettre la tête. Cette impatience se justifie d’autant plus que le pays est sans gouvernement, depuis le 11 juin dernier. Une situation qui n’est pas sans conséquence pour un pays en crise où tout est prioritaire, un pays sous les sanctions de la communauté des États d’Afrique de l’Ouest, un pays dont les 2/3 échappent au contrôle des autorités. Alors, pour combien de temps, ce “vide” pourra perdurer encore ? Pour le moment, aucune information ne circule sur la mise en place de ce gouvernement tant attendu et il serait hasardeux de faire des pronostics au risque de prêcher dans un désert. Et pour cause, toutes les projections faites par des observateurs de la scène ont été déjouées. Ceux-ci croyaient savoir que le gouvernement allait être rendu public depuis le mardi passé, mais rien n’a été fait.
Les rumeurs sont allées au-delà du jour de la proclamation de la fameuse liste. Elles ont également fait circuler sur les réseaux sociaux les noms de certains probables futurs ministres.
À en croire, les dernières informations, les Maliens doivent encore prendre leur mal en patience. Selon des sources bien introduites, les ultimes tractations et les derniers réglages seraient en cours pour finaliser la liste. Aussi, l’on en sait un peu plus sur la raison de la longue attente, du moins si l’on en croit aux rumeurs.
Selon des indiscrétions, le retard serait dû à des divergences autour de certains ministères dits régaliens.
Aussi, d’autres sources croient savoir que le retard est dû à une décision d’enquêtes de moralité sur tous les candidats aux postes ministériels. Une exigence, dit-on, du Président de la Transition qui veut que rien ne soit plus comme avant. Cette initiative si elle est bien menée produira sans doute des résultats positifs. Généralement, dans notre pays il n’est pas rare de voir des cadres de moralité douteuse nommés ministre. Des gens qui trainent dernières eux des casseroles sont souvent promus aux postes de ministériels comme pour cautionner l’impunité.
En tout cas, pour ne pas tomber dans les erreurs du passé, toutes les stratégies sont bonnes pour parvenir à un exécutif compétent, dynamique et profondément ancré dans nos valeurs sociétales. Si tel est le cas, l’on ne peut que dire que le jeu vaut la chandelle.
L’essentiel est que cette fois-ci soit la bonne avec la nomination de ministres qui mettent l’intérêt du Mali et des Maliens au-dessus de tout.
PAR MODIBO KONE
Source : INFO-MATIN