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Sans Tabou: crise scolaire, le jusqu’au-boutisme suicidaire

Alors que leurs mots d’ordre de grève menace sérieusement l’année scolaire, voire l’avenir même de milliers d’enfants, malgré les propositions concrètes du gouvernement, le Collectif des enseignants signataires du 15 octobre 2016 se montre intraitable. Les enseignants poussent leur extrémisme jusqu’à nier certaines des valeurs cardinales de notre pays ‘’la parole d’honneur des sages’’, la médiation.

C’est désormais une position tranchée pour les enseignants : ‘’nous pas bouger’’ sans la satisfaction de l’ensemble de leurs points de revendication. En effet, depuis le début de l’année scolaire 2018-2019, les différents arrêts de travail concédés par les enseignants ont mis à mal le système éducatif malien, au point que les acteurs et partenaires de craignent désormais une ‘’année blanche’’. Pour éviter cette situation vers laquelle se dirige inévitablement l’année scolaire en cours, plusieurs responsables d’organisation de la société civile ont proposé leur médiation.

Parallèlement à la commission de conciliation mise en place par le gouvernement, conformément à la loi, composée d’anciens syndicalistes du monde de l’Éducation, à l’image de Youssouf Ganaba du SYLDEF, de diplomates (Mamadou Lamine Diarra, Soumano), plusieurs médiations ont échoué à rapprocher les positions entre le gouvernement et les enseignants grévistes.

Chacun de son côté a entrepris des initiatives afin d’éviter le pire à l’école malienne, cette année. Parmi les plus connus l’Association des élèves et du Mali (AEEM) et leurs aînés de l’AMSUNEEN ainsi que les familles fondatrices de Bamako. De sources concordantes, il nous revient que L’AMSUNEM était même à deux doigts d’arracher une trêve de six mois avec les enseignants grévistes. Une semaine après cet espoir, les enseignants ont fait faux bond. Ensuite, la famille fondatrice de Bamako, ce symbole de rassemblement et de dialogue, n’est pas à son tour parvenu à faire revenir les enseignants à la raison. Pour les syndicalistes, pas question de reprendre les cours sans la satisfaction entière de l’ensemble de leurs revendications que nul ne nie d’ailleurs la légitimité et la pertinence.

S’il n’est pas interdire de défendre et de revendiquer ses droits dans une république, le respect de certaines normes et valeurs sociétales du pays est aussi le signe d’une sagesse qui grandit un homme ou un regroupement. Car c’est aussi à ce fil de valeurs ancestrales que le Mali doit aussi une certaine stabilité qui lui reste encore.

Ces mécanismes ont toujours permis à notre pays de remonter de nombreuses difficultés que nul ne doit remettre en cause. Ils ont permis de débloquer de nombreuses situations dans le pays. En les balayant d’un revers de la main, en refusant toute forme de concessions pour sauver l’école de nos enfants, le collectif des syndicats de l’éducation se rend coupable d’un jusqu’au-boutisme qui peut lui être fatal.

Par Sikou BAH

Source: info-matin

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