Alors que les Etats membres du G5 Sahel sont en train de frapper à toutes les portes afin de doter leur force conjointe de moyens nécessaires pouvant lui permettre de lutter efficacement contre les groupes terroristes et alliés sur la bande sahélienne, la France, qui s’est toujours considérée comme le premier partenaire stratégique de cette initiative, ne semble pas vouloir donner l’occasion à la Russie de Vladimir Poutine d’y apporter son soutien.

En tout cas, c’est ce que le consultant et spécialiste de la Russie, Arnaud Kalika a fait savoir, à travers nos confrères de la RFI, en marge du Sommet de Sotchi en Russie, qui s’est achevé le 24 octobre 2019. Selon lui, Moscou a plusieurs fois demandé un poste d’observateur pour le G5 Sahel, mais s’est heurtée jusqu’à présent au refus de la France notamment, même si, concernant le choix des pays membres, il reste la Russie afin de pouvoir atteindre l’objectif de la création de la force du G5.

Aujourd’hui, ce soutien de la Russie de Vladimir Poutine semble être l’ultime recours pour mener à bout les groupes terroristes dans le sahel. De toutes les façons, le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, président en exercice du G5 Sahel, ne dira pas le contraire pour avoir déclaré au cours dudit sommet : « Je voudrais appeler la Russie à établir un partenariat stratégique renforcé avec le Sahel et a apporté son appui au plan de lutte contre le terrorisme, adopté récemment par la Cédéao à Ouagadougou. J’appelle particulièrement la Russie à se joindre au partenariat international pour la sécurité et la stabilité dans le Sahel proposé au Sommet du G7 à Biarritz. »

Pour l’heure, le président de la Russe Vladimir Poutine s’est montré toujours optimiste et compte renforcer sa position avec l’Afrique, surtout dans la lutte contre le terrorisme. Sachant que le terrorisme, la prolifération de l’idéologie extrémiste, la délinquance transfrontalière et la piraterie, empêchent le développement du continent africain, Poutine a réaffirmé que cette recrudescence reste la conséquence des printemps arabes. « C’est pourquoi, il nous semble important d’accroître les efforts conjoints de la Russie et de l’Afrique dans le domaine de la lutte antiterroriste », a déclaré le président Poutine le 24 octobre 2019, lors de la session plénière à Sotchi.

Ce qui est sûr, ce nouveau partenariat, s’il a lieu, doit concerner principalement les domaines sécuritaire et humanitaire et doit être sincère et basé sur des principes concrets. D’autant plus qu’il risque de jouer négativement sur les relations déjà entre l’Afrique et la France.

Ousmane BALLO

Source : Ziré