Huit mois après la visite du chef de l’État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, à Bamako, le colonel Assimi Goïta, président de la Transition du Mali, s’est rendu finalement à son tour à Ouagadougou, le 25 juin 2024, pour une visite d’amitié et de travail. Au menu de cette rencontre, si l’on s’en tient au communiqué des deux autorités, il s’agissait de discuter des questions d’intérêt commun, notamment le renforcement des relations de coopération des deux pays dans les secteurs économique, sécuritaire et diplomatique.
Étant donné que l’appétit vient en mangeant, d’autres sujets aussi importants tels que le renforcement de l’Alliance des États du Sahel (AES) et la question de la monnaie pourraient certainement être abordés par les deux chefs d’État.
D’ailleurs, l’essentiel de leurs préoccupations communes doit se trouver dans le Pacte de l’AES, conclu le 16 septembre 2023 entre le Mali, le Burkina Faso et Niger. Donc, les questions économiques, sécuritaires et diplomatiques doivent demeurer les fils conducteurs de cette Alliance.
Certes, les contextes sont quasiment différents d’un pays à l’autre, mais les défis restent les mêmes. Il s’agit principalement de sécuriser les personnes et leurs biens sur l’ensemble des territoires et de créer les meilleures conditions pour la redynamisation des économies des deux pays. C’est à ce niveau que les deux chefs d’État, en tandem avec leur homologue nigérien, doivent forcément s’interroger sur ce que vaut réellement l’AES dans le contexte actuel de chacun des pays membres.
Le plus grand défi, c’est de faire en sorte que cette Alliance ne subisse pas le même sort que le G5-Sahel. C’est vrai que le problème de leadership ne se pose pas à présent, de même que le partenaire stratégique et international, la Russie, reste le même pour les trois pays, mais il faut reconnaitre que la force et la résistance de l’Alliance résident naturellement dans la vision de ses pays membres. Donc, chaque pays a intérêt à se faire une ligne politique claire capable de garantir une stabilité politique et économique. Cela reste et demeure une responsabilité individuelle de chacun des trois chefs d’État.
Ousmane BALLO
Source : Ziré