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Sangaris: une “opé” compliquée pour les français

 François Hollande Bangui Centrafrique après mort deux soldats frnaçais

La situation se complique pour l’armée française déployée en Centrafrique depuis début décembre. Les violences ne cessent pas et on commence à craindre un enlisement de la situation.

Différente du Mali. Une chose est sûre, l’opération française en Centrafrique ne ressemblera pas à celle qui se déroule toujours au Mali. Sangaris ne semble pas connaître le succès qu’a connu Serval. Les difficultés s’accumulent pour l’armée française alors que le pays est en proie à des violences depuis trois semaines. Selon plusieurs experts, il faut rapidement aller vers un renforcement militaire français pour éviter l’enlisement. Les troupes françaises sont à ce jour au nombre de 1600 hommes, qui interviennent en vertu d’un mandat de l’ONU.

Les français, seuls sur le terrain

Depuis plusieurs jours, des tirs sont entendus quasi quotidiennement dans la capitale Bangui, alors que les affrontements interconfessionnels ont fait des centaines de victimes.”Une situation humanitaire dramatique, un mandat unanime du Conseil de sécurité, un théâtre d’opérations bien connu de la France: toutes les conditions morales, politiques et opérationnelles paraissaient réunies pour conduire une intervention brève et réussie en République centrafricaine”, rappelle François Heisbourg, de la Fondation pour la recherche stratégique, dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde daté de vendredi et cité par l’AFP “Au lieu de cela, nos soldats se trouvent seuls, face à une situation locale nettement plus dure que prévue. Il n’y aura pas de succès rapide et nos troupes devront probablement être renforcées”, ajoute-t-il, déplorant que la France ait choisi en Centrafrique une “dimension nationale” pour son intervention et non européenne.

Manifestation à Bangui contre les soldats français, le 23 décembre

Des soldats africains pris à partie

Alors que le pays semble au bord de la guerre civile, alimentée par des tensions religieuses dans un cycle de représailles entre chrétiens et musulmans, la tâche des Français est rendue plus compliquée encore par l’attitude et les ambiguïtés de son allié tchadien, qui joue le rôle de protecteur de la minorité musulmane et est considéré comme la puissance régionale qui a mis en place l’ex-chef rebelle et président Michel Djotodia. Le Tchad fait aussi partie de la force africaine (Misca), censée être neutre. Ses troupes ont été envoyées au nord du pays pour éviter que les populations ne s’en prennent à elles comme cela s’est déjà vu ces derniers jours.

Mercredi dans la soirée, 5 soldats tchadiens de la Misca ont été tués à Bangui, sans que l’on sache vraiment ce qui s’est passé. Selon des habitants du quartier de Gobongo, près de l’aéroport de la capitale, un pick-up occupé par des Tchadiens a été la cible d’une attaque de miliciens “anti-balaka” (désignés pour protéger les chrétiens contre les agissements des ex-Seleka).

Une opération précipitée

Député européen de l’opposition de droite et spécialiste des questions de défense, Arnaud Danjean craint un enlisement, notamment parce que “on doit séparer des gens qui ne sont pas constitués en armée, c’est quasiment du désarmement et de l’interposition individuelle (…). Et il n’y a pas de processus politique en toile de fond, même si on nous dit qu’il y aura des élections en 2014. Pour l’instant, c’est l’anarchie, le chaos absolu”.

Selon M. Danjean, “on a voulu entrer très vite dans un processus de désarmement avec un mandat visiblement très intrusif”, avec un double risque inhérent: “être pris à partie très violemment, comme on l’a vu dès le début de l’opération avec la perte de deux de nos soldats, ou alors commettre des bavures”.

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