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Sanctions : vivement un compromis Salvateur

Des millions de Maliens auront le regard tourné, demain samedi 4 juin, vers Accra, capitale du Ghana, où se tiendra un énième sommet extraordinaire de la CEDEAO, perçu comme décisif pour la levée des sévères sanctions économiques et financières qui frappent notre pays depuis bientôt cinq mois. Il intervient, en effet, dans un contexte où il est beaucoup question de recherche intensive d’un compromis entre le délai supplémentaire de 24 mois que se sont octroyé les autorités de la transition (ce qui porterait celle-là à un total de 42 mois) et les 16 mois consentis en dernière instance par l’Organisation sous-régionale, sous la pression de l’Union africaine, elle-même porteuse d’une proposition algérienne.

 

A cet égard, le président en exercice de cette dernière, le Sénégalais Macky Sall, dans une récente interview, plaidant pour la prise en compte « des souffrances infligées au peuple malien  » invitait le gouvernement de Bamako à « tous les efforts  » et la CEDEAO à « plus de flexibilité  » pour parvenir  » à un accord  » lors de la rencontre projetée.

Il est vrai que depuis le surprenant et tout aussi désastreux pied de nez du colonel Assimi Goïta aux chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, ayant consisté au refus d’honorer l’invitation qui lui avait été faite d’avoir des discussions franches et directes avec eux le 25 mars passé à Accra, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a lancé ce que la presse malienne s’accorde à considérer comme « une offensive diplomatique  » visant à permettre au Mali de retrouver sa place dans la sous-région ouest-africaine voire au-delà. C’est ainsi que le président du Togo, Faure Gnassingbe s’est vu sollicité, début mai, pour jouer le facilitateur « auprès des acteurs régionaux et, plus largement, l’ensemble de la communauté internationale pour trouver un compromis pouvant permettre de sortir (le pays) de la crise ».

Peu de temps après, c’est l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) qui entreprenait une tournée de bons offices en quête d’une issue à la crise qui « préserve la dignité du peuple souverain du Mali tout en permettant à la CEDEAO de sortir par le haut ».

Enfin le double sommet de l’UA à Malabo (Guinée équatoriale) sur les crises humanitaires d’une part, le terrorisme et les changements inconstitutionnels de gouvernement d’autre part, tenu dans le sillage du 59 ème anniversaire de la création de l’OUA (25 mai 1963) a été l’occasion pour le ministre Diop de requérir l’appui du président de la Commission de l’Organisation panafricaine, Moussa Faki Mahamat ainsi de plusieurs ministres et diplomates africains en vue de  » trouver un compromis  » dans le contentieux entre le Mali et ses voisins et non moins partenaires.

C’est dire que le Mali paraît en meilleure disposition d’aboutir à une entente avec la CEDEAO qu’il ne l’était lorsque, le 21 avril, le Premier ministre Choguel Maïga proclamait, avec un accent de défi, devant le Conseil National de Transition (CNT) que son gouvernement travaillait désormais sur un agenda de 24 mois incompressibles. En tout état de cause il ne semble guère avoir le choix.

La base politique et sociale de la transition se rétrécit et s’émiette. Le M5-RFP, déjà affaibli par « le retrait dans sa mosquée  » de l’imam Mahmoud Dicko, suivi de la sortie houleuse de ses partisans regroupés au sein de la CMAS, une fois effondré le système IBK, s’entredéchire désormais entre pro et anti Choguel. Pire son ancien guide moral est devenu le pire pourfendeur de la transition, allant jusqu’à traiter ses dirigeants « d’arrogants ».

Ce que nul autre ne s’aventurerait à faire sans se retrouver écroué à la prison centrale de Bamako pour « injure et trouble à l’ordre public » comme ce fut le cas pour son gendre Issa Kaou Ndjim. Les associations de soutien à l’armée et à la transition, créées spontanément ou suscitées, mobilisent beaucoup moins que par le passé comme en témoignent leurs derniers rassemblements. Les plus grandes centrales syndicales, l’UNTM et la CSTM, qui avaient ouvertement soutenu la transition et mis une sourdine à leurs revendications, menacent de renouer avec les grèves. Des voix s’élèvent de plus en plus au sein de la classe politique et de la société civile pour réclamer un compromis avec la CEDEAO, permettre la levée des sanctions et le retour rapide à l’ordre constitutionnel. Les FAMa elles-mêmes, ossature du régime, sont gagnées par la grogne et la contestation comme l’a démontré la tentative de coup d’Etat de la nuit du 10 au 11 mai.

Au regard de tous ces facteurs conjugués, un compromis avec la CEDEAO débouchant sur une levée immédiate des sanctions (autant que possible) représentent l’unique planche de salut.

Saouti HAIDARA

Source: L’Indépendant

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