D’abord, l’approvisionnement normal et régulier du stock national avant la levée desdites sanctions en denrées alimentaires de première nécessité doit être prioritaire dans ce PR car aucun Peuple au monde n’est fier, brave et digne dans la famine. La seule garantie de stabilité des institutions de la République contre toute forme de violence en cette période cruciale, c’est le fameux « Doun ka fa » des Maliens. Tout le reste n’est que populisme et distraction !
Ensuite, le PT Assimi Goïta doit exploiter tous les canaux de communication en multipliant des appels à l’unité, au rassemblement, au consensus et à l’apaisement. Les éléments de langage maximalistes, identitaires, va-t-en guerre ou de repli sur soi doivent être bannis des discours officiels. Depuis la nuit des temps, le Mali a toujours été un carrefour, un pays d’accueil, de transit et d’hospitalité, mais aussi et surtout un pays de migration. Toutes les nationalités sont les bienvenues au Mali et nous avons des Maliens dans tous les pays de la planète terre.
Enfin, le Président de la transition, à défaut de démettre son PM en vue d’un large consensus, doit sérieusement le recadrer afin que les adversaires politiques de celui-ci ne soient un obstacle majeur pour la gestion efficace et efficiente de son PR. En effet, les sorties médiatiques du PM de la transition contre la France sont contre-productives en cette période de haute tension car, ça peut engendrer la haine et la violence à l’égard des Français qui travaillent au Mali et aussi des Maliens qui travaillent dans des entreprises françaises. Beaucoup de Français sont contre l’impérialisme et l’interventionnisme des officiels français. En plus, nous avons une forte communauté malienne au sein de la diaspora africaine en France. À travers le battage médiatique axé sur les nombreuses victimes tant civiles que militaires causées par le « terrorisme » dans notre pays, la tactique de communication du PM de la transition c’est de se faire une virginité politique afin de se repositionner sur l’échiquier politique comme étant le champion des opprimés face à une force étrangère criminelle et comme si le Mali était l’éternelle victime d’un Occident raciste, jouant habilement sur les sentiments de culpabilité des uns et le ressentiment des autres.
Après son fameux discours à la tribune des Nations unies, Choguel n’a manqué aucune occasion pour se faire passer comme un homme politique atypique par rapport à la France, en se distinguant des acteurs politiques du mouvement démocratique considérés aujourd’hui comme des apatrides et des complices du néocolonialisme occidentale. Ses soutiens essaient de le faire passer pour quelqu’un qui se bat pour une nouvelle indépendance du Mali et c’est à cause de cela que ses adversaires politiques veulent l’abattre politiquement. Ce qui est faux ! Dans la situation actuelle de notre pays, marquée par l’insécurité sous toutes ses formes, la misère, la désolation, un chômage massif et l’absence totale d’avenir pour les jeunes (75% de la population a moins de 25 ans), les discours de libération nationale, de lutte anticoloniale sur fond de victimisation trouvent toujours des oreilles attentives.
Sambou Sissoko
Source: Démocrate