La lutte contre la fraude fait partie des missions régaliennes des douanes. Tout comme la protection des populations en mettant en échec l’introduction de produits dangereux pour la santé humaine.
La saisie opérée par la Brigade mobile d’Intervention (BMI) de Bamako, le week-end dernier, rentre dans ce cadre. Il était 10 heures lorsque les agents des douanes se sont rendus à Sanankoroba pour appréhender un car voyageur qui transporte, selon les informations reçues par la structure, une importante quantité de cyanure.
Ce produit dangereux, frappé de prohibition par les lois en vigueur dans notre pays prenait la direction des sites d’orpaillage traditionnel.
L’équipe de gabelous lancée aux trousses du car s’était mise en retrait à quelques encablures du poste de péage. Lorsque le véhicule suspect vint à passer, les agents ont reçu l’ordre de l’immobiliser par tous les moyens légaux.
Le bus fut placé sous filature jusqu’au niveau de Sirakoro, dans la zone aéroportuaire, avant d’être bloqué par la patrouille douanière. Le transporteur déclara très vite qu’il transportait de la potasse. La fouille des soutes mit rapidement à nu la déclaration du transporteur car les agents sont tombés sur plusieurs sacs emballés contenant du cyanure. Il s’agit de plus de 1.000 kg de ce produit hautement toxique.
Cette saisie de cyanure n’est pas isolée. Les services de répression de la Direction générale des Douanes opèrent très souvent des saisies de quantité généralement inférieure à celle-ci sur l’axe Bamako-Kéniéba en passant par Kita. Cette bande aurifère absorbe une quantité alarmante de cyanure sans tenir compte des mesures de sécurité prescrite. Conséquence : le sol contaminé avec tout son cortège de dégâts collatéraux sur les hommes, les animaux et l’environnement.
Dans un contexte d’insécurité, ce produit pourrait être une arme de destruction massive. Les responsables douaniers sont toutefois préoccupés par la conservation de ce produit dangereux qui côtoie les acides et les drogues saisis dans les magasins. En l’absence de moyens techniques pour les incinérer, ces saisies deviennent trop encombrantes.
Ahmadou CISSÉ