Du 11 au 13 octobre dernier, l’organisation IRD-Blumond a organisé un voyage de presse, dans le cercle de San, dans la région de Ségou. Il s’agissait de faire en sorte que les hommes de média comprennent mieux à travers une visite de terrain, comment l’organisation assiste les populations de ces contrées pour mieux faire face aux changements climatiques et ses conséquences souvent désastreuses.
Parmi les localités visitées dans le cercle de San figurent les villages de Térékongo et Parana. Sur place, les agriculteurs rencontrés et les villageois ont tous montré leur enthousiasme face aux projets développés par l’IRD-Blumont. Notons que le projet que les populations de ces contrées saluent davantage c’est notamment BRACED. Lequel vise à renforcer la résilience de 264 000 personnes au Mali. Les populations ciblées sont celles vivant en milieu rural et présentant des cas de vulnérabilité aux risques climatiques complexes, notamment les pluies et la sécheresse. Les méthodes développées par cette organisation permettent de renforcer la prise de décision inclusive, les moyens de subsistance adaptés au climat et la gestion des ressources naturelles.
Ainsi, cette visite de terrain a permis aux journalistes de constater que grâce à l’IRD-Blumont, les populations des villages de Térékungo et Parana, notamment les agriculteurs se sont remis aux programmes de radio et de télévision pour leurs prévisions météorologiques. Toutefois, bien que large dans son approche, cet aspect de diffusion de l’information a montré ses limites. Cela, en ne prenant pas en compte la particularité de ces villages. En effet, parmi les nombreuses contraintes, les agriculteurs étaient incapables de décider quelle tâche effectuer durant la saison des pluies. D’où l’impossibilité de planifier les premières récoltes faute de pouvoir s’appuyer sur les prévisions. Aussi, les agriculteurs dépendaient très souvent de conseils des agents agricoles gouvernementaux, qui sont rarement venus.
Ainsi, grâce au concept Waati Yèlèma Labènw développé dans le cadre du projet BRACET, ces contraintes sont devenues un lointain souvenir. C’est dans ce cadre qu’un partenariat a été conclu avec la compagnie téléphonique Orange Mali. Cela a permis aux agriculteurs de Tèrèkungo et Parana d’avoir accès à des informations météorologiques adaptées à leur situation géographique à travers un système de messagerie appelé Sandji – ‘la pluie’ en bambara, la langue locale.
Grâce à ce projet, les agriculteurs ont également eu accès à des personnes ressources qui donnent par téléphone des conseils en matière de techniques agricoles, un système appelé Sènèkèla, à savoir ‘l’agriculteur’.
Ces deux systèmes ont largement permis à faciliter l’agriculture aux paysans de Tèrèkungo et Parana de même que dans d’autres villages ciblés par Waati Yelema Labenw. Lesquels sont au nombre de 28 au total.
Bon nombre d’agriculteurs rencontrés n’ont pas caché leur joie et leur enthousiasme sur les changements positifs apportés à leur vie par ces méthodes. Bien que certains estiment que celles-ci devraient aussi se poursuivre en dehors des saisons pluvieuses. D’autres par contre ont indiqué qu’à partir d’une certaine heure, il est difficile de trouver des conseillers. Par ailleurs, il faut aussi signaler que l’autre défi majeur c’est surtout la lutte contre l’analphabétisme. Certains agriculteurs rencontrés nous ont indiqué qu’il leur fallait une assistance pour manipuler convenablement afin de pouvoir joindre ces services. Un défi auquel les responsables d’IRD-Blumont ont promis d’apporter une solution dans les meilleurs délais.
Massiré DIOP (L’Indépendant) du mardi 16 octobre 2018