Chaque année, entre 80 à 100 enfants et jeunes en situation de rue sont pris en charge par les équipes du Samu social Mali qui, de sa création au 31 décembre 2015, a identifié et suivi 3344 enfants et jeunes qui bénéficient des soins médico-psychosociaux et un accompagnement vers la réintégration sociale, a révélé le secrétaire général du ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mohamed Attaher Maïga. M Maiga, qui intervenait lors de la 16ème Assemblée générale ordinaire du Samu social, samedi dernier au grand hôtel de Bamako, a regretté que malgré le renforcement progressif de son dispositif juridique et institutionnel de promotion et de protection des droits de l’enfant, le Mali continue de présenter plusieurs catégories d’enfants vulnérables.
« Parmi ces catégories d’enfants en situation difficile, celles en rupture familiale et pour qui la rue est devenue le principal milieu de vie, constituent une population en danger », a-t-il jouté.
Ces enfants privés de la protection des familles et n’étant rattachés à aucune institution sont exposés, au quotidien, « aux agressions physiques et aux violences sexuelles, aux risques sanitaires et épidémiologiques, aux troubles de comportement liés à la consommation des toxiques et aux traumatismes psychologiques qu’ils subissent ».
Mohamed Attaher Maïga a expliqué qu’en dédiant son intervention à ce public victime d’exclusion social, le Samu social vient renforcer les services de protection de l’enfant au Mali. Il a salué les efforts du Samu social international, une ONG de droit français qui a appuyé la création du Samu social Mali et qui continue de soutenir le développement de son intervention.
Le président fondateur du Samu social Xavier Emmanuelli, à qui M. Maiga a rendu un hommage appuyé pour son combat à travers le monde « en vue de sauvegarder la dignité des personnes victimes de grande exclusion particulièrement en milieu urbain », a expliqué que le Samu social Mali est une aventure qui remonte déjà à près de 15 ans.
« C’est le premier Samu social, créé par le Samu social International, spécialisé dans la prise en charge des enfants et jeunes de la rue. Il est une référence d’abord pour les enfants et jeunes qu’il prend en charge mais également au sein du système d’acteurs nationaux de la protection de l’enfance et de l’action sociale », a dit M. Emmanuelli.
Le Gouvernement du Mali a toujours manifesté sa volonté politique forte en matière de protection et de promotion des droits de l’enfant qui s’est traduite par la ratification de nombreux textes juridiques de portée internationale relatifs aux droits de l’enfant, notamment la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), la Charte africaine des droits et du bien-être de l’Enfant, la Convention n°182 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur l’interdiction des pires formes de travail des enfants.
Au niveau national, le Mali s’est doté d’un arsenal juridique visant à garantir la protection des droits de l’enfant en conformité avec ses engagements. C’est ainsi que le 05 juin 2002, le Code de protection de l’enfant (CPE) a été adopté par l’Ordonnance n° 02-062 /P-RM.
Outre le secrétaire général du ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, le président fondateur du Samu social, la rencontre a regroupé, Mme Traoré Nènè Touré, représentant la Première dame, le Ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, le directeur du Samu social Mali, Alou Coulibaly, et le représentant du maire de la Commune III, Mamadou Sacko.
A.D.SISSOKO
Source : L’Essor