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Salon de l’entrepreneuriat jeune et féminin: Affluence aux stands du village entrepreneurial

Bamako, 29 juillet (AMAP) En cette matinée pluvieuse de mercredi, jeunes et femmes, désireux de s’engager dans l’entreprenariat, convergent vers le Centre international de conférence de Bamako. Là, le gouvernement du Mali a lancé, depuis le début de la semaine, le Salon de l’Entreprenariat jeune et des Petites et moyennes entreprises (PME).

A l’entrée de la salle de presse de ce complexe rénové, une hôtesse, tout sourire, oriente, avec déférence, des visiteurs. En franchissant la porte d’entrée, la mention : «Village entrepreneurial», écrite en lettres capitales. Derrière, des stands se suivent, les uns après les autres, laissant des couloirs éclairés par des lampes pâlottes.

La jeunesse se montre-t-elle intéressée par l’entreprenariat ? Pourra-t-elle tirer profit de cette foire entrepreneuriale organisée ces jours-ci, à Bamako ?  Zeinab Darhat Touré, 23 ans, assise à une table, pianote sur le clavier de son ordinateur. A la question de savoir ce que le Salon de l’entrepreneuriat lui a apporté, elle part d’un éclat de rire, avant de révéler qu’elle gardera gravé, à jamais, dans sa mémoire le jour du lancement. Car, précise-t-elle, cet événement a donné de la visibilité à son entreprise, dénommée «donilab» : un laboratoire consacré aux nouvelles technologies. Après cette confession, elle sort son téléphone pour montrer une vidéo où l’on voit un robot «made in Mali», qui a suscité une grande joie chez le Président Ibrahim Boubacar Keita, le jour du lancement du Salon.

Le sol carrelé résonne au contact des pas. Une foule curieuse. Certains visiteurs jettent des regards furtifs par-ci et par-là, pendant que d’autres s’introduisent dans les locaux pour s’informer. Au fond, loin des enceintes qui répandent de la musique, se trouve le stand de Penda Modibo Keita, une autre incubatrice. Détentrice d’une licence en audit, contrôle et gestion, la jeune femme a préféré l’univers de la culture à celui des chiffres. «La galerie Medina où je travaille appuie les jeunes porteurs de projets dans le domaine de la culture», dit Penda.

A l’en croire, deux jours de ce Salon lui ont permis de rencontrer des jeunes avec qui elle a échangé. «Il y en a qui sont intéressés par les arts plastiques,  d’autres par la musique», explique-t-elle. Après le Salon, elle prévoit d’autres rencontres avec ces jeunes dans le cadre des séances de formation. Selon Penda, la jeunesse malienne est très créative. Aussitôt, elle montre du doigt, comme pour corroborer son affirmation, un tableau fixé au mur : une œuvre à base de coupures de journaux. Réalisée par un étudiant du Conservatoire Bala Fasséké Kouyaté, elle considère ce tableau comme un chef-d’œuvre.

Sur ces entrefaites, une jeune fille, arborant un voile, salue, avant de se mettre à feuilleter un livre laissé ouvert sur une table. Dans les pages, des images de coiffures et d’habillement traditionnel semblent la fasciner. Envisage-t-elle de se lancer dans l’entrepreneuriat culturel ? «Non», laissera entendre celle qui se présentera comme Kadidiatou Tangara, en précisant qu’elle est plutôt tentée par les nouvelles technologies. Pour elle, l’Etat, à travers ce Salon, a fait montre d’une volonté de lutter contre le chômage des jeunes à travers l’entrepreneuriat. «La balle est dans notre camp maintenant», lance l’amoureuse des TIC, tout en se dirigeant vers la sortie.

Non loin de ce stand, se trouve une salle d’exposition : théâtre de discussions intenses et cocasses. Adama Sidibé, du département financement et garantie de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) au Mali et sa collègue, Mariam Ouane, sont assaillis de questions par deux jeunes. Ces derniers soutenant, avec ferveur, que le jeune entreprenant n’est ni bien formé ni bien suivi. Raison pour laquelle, les projets tournent, très souvent, à l’échec. Une thèse vite récusée par Adama Sidibé. «Si vous prêtez 5.000 Fcfa à un ami pour qu’il puisse acheter un téléphone. S’il les dépense dans un téléphone défectueux. Vous sentirez-vous responsable de cette étourderie ?», rétorque-t-il.

Quant à Mariam, elle se réjouit qu’on ait associé l’APEJ à une telle activité. «Nous pouvons recevoir par jour environ cent jeunes. Tous enclins à l’entreprenariat. Ils viennent pour savoir comment l’APEJ pourrait les accompagner dans leur projet. Cependant, il faut qu’on rembourse les prêts auparavant octroyés pour le financement d’autres projets. Le taux de remboursement est extrêmement faible», déplore-t-elle.

D’un stand à un autre, on note la même ferveur. On s’informe sur les outils disponibles pour l’entreprenariat jeune et féminin. Tel est le cas de James Thiam, qui se dit directeur d’une société de production d’eau minérale au Mali. Habillé en veste noire, il arpente la salle d’exposition. Après s’être fait interpeler, le chef d’entreprise s’arrête brusquement en enfouissant ses mains dans les poches. «Je suis venu visiter les lieux. Je vois que les jeunes auront des gens qui les écouteront et sauront les orienter quant à leur projet», dit-il, avant de continuer son chemin.

LN/DD/MD (AMAP)

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