On en tombe à la renverse. Le richissime Babou Yara, à force de vouloir défoncer les portes désormais hermétiquement fermées de Koulouba, a finalement eu maille à partir avec la sécurité présidentielle. La scène, de sources concordantes, s’est déroulée plutôt à Sébénikoro, au deuxième Palais présidentiel. Cet ami de longue date d’IBK, offusqué que les entrées du pouvoir lui soient fermées au nez, s’est finalement résout à bousculer les passages. L’impitoyable maillage sécuritaire d’IBK, à en nos sources, n’avait d’autre choix que de maîtriser l’homme d’affaires en le brutalisant au propre comme au figuré. Le Très puissant Babou Yara a été ainsi menotté et même emprisonné, poursuit notre confidence, laquelle ajoute par ailleurs que son chemin de croix découle d’un litige avec une société immobilière créancière. Ledit différend, selon nos recoupements, porte sur quelques dizaines de millions que le richissime ami ancien ami d’IBK rechignait à régler malgré les injonctions de la gendarmerie nationale. Mieux, il s’est même autorisé un bref séjour dans un pays voisin, ajournant ainsi les échéances de paiement de l’argent dû à autrui.
Entre temps, explique-t-on, les créanciers ont été entièrement remis dans leurs droits par un des fils de Babou Yara qui, de retour de son voyage a néanmoins tenu à se plaindre à IBK d’être persécuté par un régime à l’avènement duquel il a contribué et même tout donné. C’est de tout ce mérite que visiteur intrus s’est prévalu devant la sécurité présidentielle sans doute insensible aux trafics d’influence. Opérateur économique et homme d’affaires très célèbre depuis plus d’une décennie, Babou Yara compte parmi les soutiens de toutes premières heures à l’actuel président de la République et à son parti. En 2002, il s’illustrait déjà par une contribution financière non négligeable à la majorité parlementaire du RPM, notamment à Nara, aux dépens du candidat de l’Adéma-PASJ qui n’était autre que son président Dioncounda Traoré. C’est en effet à lui, Babou Yara, qu’on impute la manne financière ayant arrosé à l’époque certains membres de la Cour constitutionnelle en vue d’inverser les résultats du scrutin au profit des candidats de la partie adverse. Il a répondu aux sollicitations financières avec la même disponibilité en 2007 et 2013 et espérait de ce fait un traitement de privilège dans l’entourage de l’actuel président de la République. Babou Yara n’a visiblement tiré aucun enseignement du sort qu’a connu un certain Général Sanogo qui a été l’un des premiers à subir ce principe du pouvoir IBK : «Nul n’est au dessus de la loi»
A. KEITA