Dans sa déclaration à la commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale française, le chef d’état major, François Leointre a écarté l’idée d’une « victoire définitive » au Sahel
Dans sa livraison de cette semaine, le Canard Enchainé note avec malice que la commission des Affaires Etrangères de lAssemblée Nationale a mis plus de deux mois à retranscrire les propos tenus par le général François Lecointre, chef détat major des armées, le 6 novembre 2019. Et on comprend cette pudeur à découvrir « les écarts de langage » du haut gradé.
Une situation « catastrophique »
Le général François Lecointre a commencé par définir de « catastrophique » la situation au Mali et au Burkina. « Nous n’aurons jamais de victoire définitive au Sahel », a-t-il reconnu en mettant en avant « la stratégie de contournement » des groupes terroristes. Autant dire que les djihadistes, de plus en plus nombreux dans cette région grande comme l’Europe, contrôlent une part grandissante des territoires en évitant l’affrontement direct avec les forces armées françaises. Ce qui est admettre, de la part du chef des armées, une forme d’impuissance face à la montée des périls.
Face à cette situation, les chefs militaires français apportent invariablement la même réponse en pleurant misère. Le général Lecointre a affirmé « la nécessité de reconstruire une armée de guerre » à coup de crédits supplémentaires. Sur les 4500 soldats présents au Sahel, une bonne partie sont dévolus au renseignement et à la logistique. Dans ces conditions, « je me trouve, a-t-il estimé, avec 2000 combattants au maximum, la taille d’un régiment dans un espace grand comme l’Europe ». Les deux cent soldats supplémentaires qui devraient être envoyés enAfrique d’après la promesse d’Emmanuel Macron ne changent rien aux fondamentaux.
Source: mondafrique