Depuis l’arrivée de nombreux migrants en Europe et plus particulièrement en Allemagne en 2015, Angela Merkel a intensifié ses relations diplomatiques avec l’Afrique.
Douze pays africains en deux ans et demi auxquels s’ajoutent des visites plus fréquentes que par le passé de chefs d’Etat et de gouvernement à Berlin, sans compter les rencontres internationales. Cela change : la chancelière ne s’était pas rendue en Afrique durant cinq ans, entre 2011 et 2016.
Trois jours de visites officielles
Cette nouvelle visite de trois jours au Burkina Faso, au Mali et au Niger est d’abord politique et les questions de sécurité y figureront en bonne place. Aucune délégation économique ne fera cette fois le voyage.
Angela Merkel rencontrera à Ouagadougou, première étape de son déplacement, les présidents des cinq pays réunis au sein du G5 Sahel. Le Burkina Faso, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad ont créé une force conjointe de 5000 hommes en 2016 pour lutter contre le terrorisme qui sévit dans la région.
L’Allemagne soutient le financement de ces troupes avec 28 millions d’Euros en plus des 100 millions que doit verser l’Union européenne. Mais l’appui de Berlin exclut jusqu’à présent des armes que les pays concernés auraient aimé obtenir. Angela Merkel a déclaré récemment qu’il fallait que cette force ” gagne en efficacité “.
La sécurité : thème phare du déplacement de la chancelière
La visite de la chancelière aux troupes allemandes à Gao au Mali, membres de la mission de la Minusma des Nations-Unies, reflète aussi l’importance du dossier sécurité durant ce déplacement. Au total, la Bundeswehr dispose de 850 hommes dans ce pays.
Au Niger, Angela Merkel rendra visite à la mission de l’Union européenne Eucap chargée de former les forces de sécurité locales. L’Allemagne participe avec 11 onze autres pays à cette opération.
Pour Berlin, le Sahel a gagné en importance depuis quatre ans. Tout d’abord, parce que de nombreux migrants qui veulent gagner l’Europe transitent par cette zone. D’où la volonté de Berlin de développer son engagement sur place et de soutenir les pays concernés pour lutter contre les causes de la migration.
L’Allemagne a augmenté son soutien en faveur du Niger, pays plus stable que le Mali ou le Burkina Faso avec des projets pour le développement qui veulent réduire la migration.
En échange, ces pays doivent s’engager à reprendre leurs ressortissants dont les demandes d’asile ont été rejetées en Allemagne. Le Burkina a été retenu pour faire partie de l’initiative allemande ” Compacts with Africa “. Cette dernière prévoit que les pays participants s’engagent sur des efforts pour une meilleure gouvernance, une politique économique plus efficace, des réglementations plus favorables pour les investisseurs étrangers. Les projets de ces derniers doivent leur profiter plus que des versements étatiques traditionnels.
L’autre pilier de l’engagement allemand dans le Sahel est donc la lutte contre le terrorisme et l’insécurité. Parce que des islamistes peuvent constituer un danger pour la sécurité de l’Europe ; mais aussi parce que le danger qu’ils impliquent peut aussi contribuer à conduire les ressortissants de la zone a quitté leur pays.
Source: rtbf