Ce roman s’ouvre sur les larmes torrentielles d’Aïssata, femme au foyer battue devant accepter les mauvais traitements d’une coépouse véreuse et l’indifférence, voire l’irresponsabilité de son mari, incapable de restaurer sa dignité. Aussi, doit-elle accepter désespérément le sort de son fils agité et troublé ayant pris le chemin de tounkan, son eldorado, dans l’espoir de richesses à venir.
À travers ce récit, l’auteur nous plonge dans une société traditionnelle, soucieuse de la pérennisation de ses valeurs immensément cardinales.
Extraits
« -Parfaitement, au lieu de se livrer aux sacrifices inutiles des charlatans qui nous poussent à la recherche des causes perdues en voulant trop interpréter les phénomènes naturels, je préfère le réalisme des Blancs à nos croyances métaphysiques, dit Oumar d’un ton peu commode.
-Si, chez nous, un adage dit que toute science véritable doit être secrète ; les Blancs disent qu’il faut mettre le savoir à la portée de tous ; d’où l’enseignement de masse. »
« Notre tradition va à sa perte. Nos enfants sont devenus aujourd’hui incrédules envers les valeurs de la tradition, devant une société qui change au jour le jour comme un caméléon, s’enlisant dans le désespoir. Et on vient nous proposer quelque chose qui ne ferait qu’accélérer notre descente au précipice en nous poussant vers la spirale de la déshérence. »
L’auteur
Soumaila Sidibé est né en 1987 en Côte d’Ivoire. Après l’obtention de son baccalauréat, il décide de rentrer définitivement dans son pays d’origine, le Mali, afin d’y poursuivre des études universitaires.